29 mai 2019

Détectives du numérique au lycée Sacré-Cœur

Les 15 et 22 mai 2019, l'association Fragil a animé un atelier ludique de réflexion autour des métadonnées à l'internat du Lycée Sacré-Cœur à Nantes.

Détectives du numérique au lycée Sacré-Cœur

29 Mai 2019

Les 15 et 22 mai 2019, l'association Fragil a animé un atelier ludique de réflexion autour des métadonnées à l'internat du Lycée Sacré-Cœur à Nantes.

Sur la sollicitation de l’équipe encadrante, une trentaine d’élèves internes du Lycée Sacré-Cœur a participé au jeu « Détective du numérique » créé et animé par l’équipe de Fragil. Lors de deux soirées dédiées, deux groupes d’élèves ont pu se mettre dans la peau d’enquêteurs et d’enquêtrices lancées sur la piste des membres fondateurs du Codacdephomaca, le comité d’action des photos mal cadrées.

Les élèves en pleine étude des métadonnées des photos

Avec pour seuls éléments d’enquêtes, un dossier contenant une quarantaine de photos numériques, les élèves de seconde et de première ont dû étudier les métadonnées des fichiers pour pouvoir trouver les preuves nécessaires à l’identification visuelle des suspects. Données GPS, heures de création des fichiers, marque des smartphones… toutes ces données attachées aux fichiers numériques se sont révélées bien plus pertinentes dans l’enquête que la simple étude visuelle des photographies.

Ce jeu, cofinancé par la DRDJSCS et le département de Loire-Atlantique, a permis aux jeunes de mieux appréhender la valeur des données personnelles qui sont envoyées aux réseaux sociaux (et autres) en même temps que leurs photos.  Suite à la résolution de l’enquête par le groupe, un temps d’échange a permis de questionner les participantes et participants sur leurs pratiques et d’ouvrir une réflexion sur les problématiques citoyennes liées à la récolte massive de données personnelles.

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Chargé de projets numériques et médiatiques chez Fragil depuis 2017, musicien, auteur, monteur... FX est un heureux touche-à-tout nantais. Il s'intéresse aux musiques saturées, à l'éducation aux médias, aux cultures alternatives et aux dystopies technologiques.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017