11 février 2020

Des noms bientôt sur toutes les bouches grâce au B!SE Festival

Les 21 et 22 janvier derniers a eu lieu la première édition du B!SE Festival à Trempolino et Stereolux, à Nantes. Avec une programmation éclectique, originale et dans l’air du temps, le B!SE se destine au rayonnement d’artistes émergents auprès de professionnels de la musique et amateurs curieux. Zoom sur ce nouvel événement et ces talents à suivre, prêts à embrasser les scènes musicales françaises et européennes !

Des noms bientôt sur toutes les bouches grâce au B!SE Festival

11 Fév 2020

Les 21 et 22 janvier derniers a eu lieu la première édition du B!SE Festival à Trempolino et Stereolux, à Nantes. Avec une programmation éclectique, originale et dans l’air du temps, le B!SE se destine au rayonnement d’artistes émergents auprès de professionnels de la musique et amateurs curieux. Zoom sur ce nouvel événement et ces talents à suivre, prêts à embrasser les scènes musicales françaises et européennes !

Les 21 et 22 janvier derniers a eu lieu la première édition du B!SE Festival à Nantes. Destiné aussi bien aux professionnels de la musique qu’aux amateurs curieux et passionnés, le B!SE se positionne comme un nouveau rendez-vous de découvertes musicales. Et c’est sur les scènes de Stereolux et Trempolino que 19 artistes émergents européens ont pu se produire pendant 30 minutes chacun. L’objectif ? Se faire connaître et convaincre, afin de rester sur toutes les lèvres.

Alors si toi aussi tu veux renouveler tes playlists, Fragil te présente ses artistes coups de cœur ! Ouvrez grand vos oreilles, on va vous donner l’eau à la bouche…

Première soirée : Vivacité et sensibilité

20h, les portes de Stereolux et Trempolino s’ouvrent et le public arrive petit à petit. Affiché complet, le festival accueille amateurs et professionnels qui se languissent de découvrir ces artistes programmés, sûrement les futures têtes d’affiches de nos festivals préférés.

Nous entrons dans la salle Maxi afin d’assister à la prestation de Sally. Agée de 19 ans, c’est une jeune artiste prometteuse : son style est un mélange équilibré de rap et de RnB. De 20h20 à 20h50, elle interprète des morceaux de son dernier EP « Pyaar » qu’elle a elle-même écrit. C’est le cas pour le titre Vrille que vous pouvez écouter juste en dessous. Grâce à sa voix douce et ses textes sensibles, elle a réussi à envoûter la salle entière. On est convaincu qu’on l’a reverra prochainement, sûrement plus vite que prévu.

Il est 21h. Nous nous dirigeons vers la petite scène de Trempolino où nous avons pu assister en toute intimité à la prestation de Joséphine. Artiste belge, elle a une voix timide et rauque qui pourrait faire penser à Selah Sue. Musicienne, elle accompagne ses textes avec sa guitare et son piano.  Parfois, son visage s’effaçait dans la fumée lancée du fond de la scène, ce qui pouvait rendre sa voix encore plus persistante. Mais c’est par son groove envoûtant qu’elle nous a transportés dans son univers musical vaguant entre la soul et la pop, mêlant fragilité et férocité.

[aesop_image imgwidth= »50% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2020/02/Photo-Joséphine.jpg » credit= »Camille Brucher » align= »center » lightbox= »on » captionposition= »left » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

 

Après ce moment plein de douceur, nous prenons place dans la salle Maxi devant Julien Granel. Jeune chanteur français, il vous dit sûrement quelque chose puisqu’il s’est produit en tant que première partie d’Angèle durant sa dernière tournée. Drôlement habillé de la tête jusqu’aux ongles, il remplit la scène grâce à son énergie aussi vive que les couleurs de sa scénographie. Lorsqu’il n’est pas derrière son synthé, il saute, il danse, il sourit : c’est la bonne humeur assurée ! Interprétant des musiques telles que Défait et Danse encore, il ambiance la salle et le public présent. Vous voulez voir ce que ça rend ? C’est juste ici !

22h00. Il est temps d’aller découvrir l’artiste Degree et son univers mélangeant l’électro avec la folk. Jeune artiste nantais, il est autodidacte et suivit de près par Trempolino. Sa prestation est une réelle invitation pour un voyage musical. La révélation est sa reprise du titre Toxic de Britney Spears : réinventée par des sonorités décrites comme « digitales et organiques », c’est l’évasion assurée. Ses compositions comme Silence nous emmènent toujours plus loin. Fermez les yeux, écoutez et savourez !

Le voyage musical n’est pas encore terminé. Cette première soirée se clôture avec le groupe Global Network. Ils sont deux : l’un est au synthé, l’autre chante. Entre les notes percutantes de l’instrument et la voix envoûtante du chanteur, l’expérience musicale est au rendez-vous. Jusqu’à 22h50, ils vont tout donner pour convaincre amateurs et professionnels de les suivre dans leur univers au point de faire clairement leur propre promotion à la fin de leur prestation. B!SE, un tremplin pour de nombreux artistes qui nous réserve encore de belles surprises pour la journée du lendemain.

Deuxième soirée : Proximité et intensité

Il est temps d’arrêter le mode « pause » et de reprendre le chemin des concerts. En cette douce soirée de fin de janvier, l’affluence est toujours aussi importante sous les Nefs.

[aesop_image imgwidth= »50% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2020/02/Photo-Théophile.jpg » credit= »Camille Brucher » align= »center » lightbox= »on » captionposition= »left » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

La soirée débute à 20h30 avec Théophile qui se produit sur la scène de Trempolino. Sa sensibilité se ressent dans sa voix et se retrouve dans ses textes. Ses chansons, il les a écrites en hommage à des personnes, des rencontres ou encore des sujets qui lui sont chers. Il a pu interpréter par exemple Andy, écrite suite à sa rencontre avec un homme à la maison d’arrêt d’Angers. Et entre deux interactions avec le public, il nous a chanté d’autres de ses titres comme Mélissandre ou encore J’ai tant besoin de toi, musiques qui vont nous bercer jusqu’à 21h00.

Peu de temps avant la fin de sa prestation, nous nous dirigeons en direction de la salle Micro de Stereolux pour découvrir Philémone. Ancienne professeure des écoles, elle a démissionné de l’éducation nationale pour se lancer dans la folle aventure de la musique. Pour elle, chaque concert est une victoire. Sa voix sensible, ses interactions humoristiques et son côté décalé tout en simplicité nous a fait craquer.

Plus tard dans la soirée, nous assistons au show du jeune rappeur DI#SE sur la scène Maxi. Il est jeune, il est talentueux. A seulement 17 ans, il impressionne par la maturité qui se reflète dans ses textes justes et par des rythmes entraînants. Déjà programmé aux Vieilles Charrues, impossible de ne pas penser que ce jeune artiste n’a pas un avenir assuré dans la musique.

[aesop_image imgwidth= »50% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2020/02/Photo-DISE.jpg » credit= »Camille Brucher » align= »center » lightbox= »on » captionposition= »left » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

Coup de cœur pour la chanson Visage écrite pour sa mère, à qui il ne dit pas assez qu’il l’aime. Si vous voulez en voir davantage, petit extrait de sa prestation de Génie :

Retour à 22h30 pour danser au rythme de Sara Zinger à Trempolino ! Elle est DJ et productrice et a relevé le défi de faire danser le public dans le plus petit espace du festival. Alliant l’énergie rythmique de la techno et électro avec la force du rock notamment en remixant Another Brick in the Wall des Pink Floyd, l’artiste a pu se démarquer par une personnalité et un style underground authentique. Amateurs de musiques électroniques en tout genre ? Ne passez pas à côté de cette DJ prometteuse !

Après avoir voyagé dans une multitude d’univers possibles et inimaginables, on n’aurait pas pu rêver mieux qu’ATOEM pour terminer ce beau périple musical. En effet, la performance de ce groupe formé à Rennes nous emmène tout droit dans une galaxie très très lointaine. Sur scène, ils sont deux. Mais ils sont surtout accompagnés par des synthés qu’ils ont eux-mêmes confectionnés, ce qui rend l’ambiance et la sonorité de leur live si atypique. C’est une prestation acidulée, percutante et spatiale qui nous est proposée pour clôturer en beauté ces deux journées musicalement chargées.

 

C’est sur cette bonne note que nous avons quitté le Stereolux. Quel plaisir d’avoir pu découvrir de nouveaux talents, de nouvelles personnalités ! Même si le B!SE Festival était ouvert au grand public, il ne faut pas oublier qu’il n’en reste pas moins un tremplin pour les artistes. Le challenge n’était donc pas évident : ambiancer les amateurs, convaincre les professionnels. Même si une certaine distance pouvait se dégager du public assez « observateur », nous avons ressenti une proximité avec les artistes qui nous ont juste donné envie de les suivre et de les écouter jusqu’à (on espère) la prochaine édition du B!SE.

 

Si tu veux en savoir plus sur l’ensemble de la programmation, c’est ici

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017