20 décembre 2017

Le Cirque de Noël : Entre émerveillement et interrogation

Comme chaque année, le Grand Cirque de Noël installe son chapiteau au Parc des Expositions de la Beaujoire du mercredi 20 décembre au dimanche 7 janvier. Une occasion unique d’admirer des tours de plus en plus spectaculaires. Fragil a eu la chance d’assister aux représentations en avant-première.

Le Cirque de Noël : Entre émerveillement et interrogation

20 Déc 2017

Comme chaque année, le Grand Cirque de Noël installe son chapiteau au Parc des Expositions de la Beaujoire du mercredi 20 décembre au dimanche 7 janvier. Une occasion unique d’admirer des tours de plus en plus spectaculaires. Fragil a eu la chance d’assister aux représentations en avant-première.

Installé au Parc des Expositions de la Beaujoire, le Grand Cirque de Noël fait son grand retour sur Nantes. Revêtu de décorations et de lumières, le chapiteau de 1500 places accueillera, du mercredi 20 décembre au dimanche 7 janvier, petits et grands pour plus de deux heures de spectacles grandioses et impressionnants !

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danseuse

Merwann Abboud

Émerveillement

La magie du cirque opère dès les premiers instants grâce aux fauves. Derrière une grande cage en fer, le dompteur les fait sauter et tourner sur eux-mêmes, avec, à chaque interlude, un gros steak pour récompense.

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fauve

Merwann Abboud

Les numéros s’enchaînent ensuite avec l’incontournable clown, les acrobates, les jongleurs et le laserman.

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clown

Merwann Abboud

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monocycle

Merwann Abboud

Puis vient le tour des animaux exotiques: des lamas, des chameaux, des dromadaires, des zébus et la grande cavalerie de chevaux et de poneys.

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tous-les-chameaux

Merwann Abboud

Sans oublier les danseuses et danseurs qui rythment les changements de décors.
Pour finalement laisser place au tour qui donne des frissons à tous les adultes présents plus qu’aux enfants : le globe de fer de seulement quatre mètres de diamètre dans lequel trois motards tournoient, se frôlent et s’évitent à plus de 80 km/h. À chaque seconde, on redoute la petite erreur qui enverra les trois artistes à l’hôpital. Mais plus de peur que de mal, car ce tour clôt la représentation de plus de deux heures.

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globe

Merwann Abboud

Interrogation

En 2017, bientôt 2018, à l’heure où l’on s’interroge sur le bien-être animal, on est en droit de regretter la vie de ces fauves et de ces animaux exotiques, trimballés dans des cages de ville en ville pour le simple plaisir de nos yeux de citadins.
Des villes comme Rennes ont récemment fait le choix de « dissuader les cirques utilisant des animaux sauvages de venir sur son territoire ». Cette décision fait suite à la polémique autour de l’abattage d’un tigre évadé d’un cirque dans la région parisienne et à la pétition dénonçant la présence à Rennes de trois éléphants de cirque enchaînés qui avait rassemblé 20 000 signatures. Les élus rennais ont tenu à expliquer leur décision : «  Les animaux sauvages, plus que les autres, ne sont pas faits pour être confinés dans un espace restreint, ou pire, pour rester attachés. Quand bien même ceux-ci auraient passé toute leur vie en captivité. Leur espérance de vie en bonne santé s’en trouve largement limitée ». Pour la maire de la capitale bretonne, « il ne s’agit pas d’interdire les cirques à Rennes, mais qu’il y ait une charte des bonnes pratiques ». Pour info, Rennes vient s’ajouter à la soixantaine de villes à s’être exprimées en ce sens, sans oublier les 26 pays ayant adopté de telle mesure.

Du 20 décembre au 7 janvier

Quoi qu’il en soit, le cirque évoque le rêve, le rire et l’émerveillement des petits et des grands. Le spectacle que vous pourrez voir au Parc des Expositions de la Beaujoire invite à « un véritable tour du monde des meilleurs numéros de cirque avec la participation des meilleurs artistes ». Spectacle qui ne peut que vous laisser bouche bée.

Le Cirque de Noël en chiffres:

1 000 000 spectateurs par an
280 villes par an
1000 représentations chaque année (en moyenne 3 par jour sur 365 jours par an)
20 000 heures de spectacle
40 semi-remorques et remorques
2,5 km de convoi
200 km de câbles
150 personnes qui collaborent sur la tournée
80 animaux de toute race
5 spectacles en simultané à Noël
1200 à 2000 places par chapiteau
40 artistes de 14 nationalités différentes
2h15 de spectacle fantastique

Les amours contrariées de la Cie Frasques

Place au disque !

Réalisateur de formation, Merwann s’intéresse à la musique, à la littérature, à la photographie, aux arts en général. De juillet 2017 à juillet 2023, il a été rédacteur en chef du magazine Fragil et coordinateur de l'association.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017