12 octobre 2022

Christophe Gervot, La plume enchantée

Contributeur du magazine Fragil depuis 2008, Christophe Gervot a depuis cette date permis aux lecteurs et lectrices de vibrer avec lui aux rythmes de ses émotions lyriques. A travers des articles nés de son insatiable besoin d’écrire, le professeur de lettres nous invite et nous plonge dans l’univers aux multiples facettes de l’opéra.

Christophe Gervot, La plume enchantée

12 Oct 2022

Contributeur du magazine Fragil depuis 2008, Christophe Gervot a depuis cette date permis aux lecteurs et lectrices de vibrer avec lui aux rythmes de ses émotions lyriques. A travers des articles nés de son insatiable besoin d’écrire, le professeur de lettres nous invite et nous plonge dans l’univers aux multiples facettes de l’opéra.

Fragil: Un autoportrait pour débuter ?

Christophe Gervot: J’ai découvert l’opéra grâce à mes parents, disparus dans un accident de voiture lorsque j’avais 16 ans. Ce drame m’a fait encore plus ressentir ce genre, fondé avant tout sur l’émotion. J’aime partager ce que je ressens au spectacle par l’écriture, que j’explore aussi dans mon métier de professeur de lettres.

Fragil: C’est quoi pour toi Fragil ?

Christophe Gervot: C’est avant tout pour moi un site unique, qui confronte les genres et les points de vue, en permettant à chacun d’écrire dans une grande liberté. La dimension d’éducation aux médias me parait également essentielle pour mieux apprivoiser le numérique tout en développant son sens critique.

Fragil: Comment te sens-tu dans cette association ?

Christophe Gervot: Mon investissement ne peut pas aller au-delà de mes articles, en raison de mon métier d’enseignant et de mes autres activités, mais je me sens complètement à ma place dans l’énergie et le rythme de ce magazine en ligne. S’agissant d’un site nantais, je mets toujours en relation le spectacle dont je parle, quel que soit le lieu de sa représentation, avec une production du Théâtre Graslin ou d’une autre scène de la ville.

Fragil: Que t’apporte-t-elle et que lui apportes-tu ?

Christophe Gervot: Fragil me permet d’écrire, de mettre des mots sur ce qui me fait vibrer, et d’effectuer des entretiens lors de rencontres fabuleuses. Je lui apporte avant tout mes émotions et mes rencontres en les partageant dans mes articles, avec l’objectif de montrer que l’opéra est un genre vivant et actuel.

Fragil: Que lui espères-tu pour le futur ?

Christophe Gervot: Je souhaite que l’association continue à donner le goût d’écrire au plus grand nombre, en poursuivant ce mélange des sensibilités et des genres. Ce qui est une grande richesse!

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Christophe-Gervot
Christophe Gervot

Trois questions à ...

Pauline Vermeulen : « Fragil, un point de départ dans ma vie. »

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017