21 novembre 2022

Casal Català : une fenêtre de la Catalogne vers la Catalogne

À l’espace Cosmopolis de Nantes, un fort accent catalan s’est fait entendre. Le mardi 18 octobre dernier, l’association Casal Català organisait une conférence présentée par Josep Maria Solé i Sabaté, sur le rôle du FC Barcelone comme étendard de l’anti-franquisme et de l’identité catalane. Cette identité c’est ce que revendique Casal Català, la maison catalane en français, et qu’elle tente de diffuser dans la région nantaise par le biais d’événements comme celui-ci.

Casal Català : une fenêtre de la Catalogne vers la Catalogne

21 Nov 2022

À l’espace Cosmopolis de Nantes, un fort accent catalan s’est fait entendre. Le mardi 18 octobre dernier, l’association Casal Català organisait une conférence présentée par Josep Maria Solé i Sabaté, sur le rôle du FC Barcelone comme étendard de l’anti-franquisme et de l’identité catalane. Cette identité c’est ce que revendique Casal Català, la maison catalane en français, et qu’elle tente de diffuser dans la région nantaise par le biais d’événements comme celui-ci.

La Catalogne est une province du nord-est de l’Espagne qui compte plus de sept millions d’habitants. Sa particularité, une région “autonome” elle dispose d’un parlement et d’un gouvernement, et même si les catalans doivent respecter les lois de l’État espagnol, ils ont la main sur plusieurs secteurs comme l’éducation ou la santé. L’identité catalane est très prononcée, les habitants parlent leur propre langue, ont leur propre culture et même leur propre drapeau. De nombreux catalan·es souhaitent d’ailleurs devenir indépendants mais le gouvernement espagnol y est pour l’instant opposé.

À l’origine, un homme et des catalan·es

Jordi Rotllan, né près de Barcelone, la principale ville de Catalogne, est arrivé en France en 2005. Son identité catalane, il ne la renie pas, bien au contraire. Dans un premier temps, il la diffuse au sein de sa famille. Mais très vite il veut aller plus loin. Il crée d’abord un site web intitulé « des racines catalanes » en 2011 et fait la connaissance d’autres catalan·es habitant dans le bassin nantais. Ensemble, ils décident de fonder une association qui prend pour nom « Casal Català ».

L’association a un double objectif : partager un certain nombre d’activités avec d’autres personnes et expliquer les particularités de la Catalogne. Jordi Rotllan, devenu président de l’association, n’a pas pour but, selon ses propres mots, de “fonder un ghetto” où se retrouverait seulement des catalan·es. Il souhaite partager et diffuser sa culture, ainsi dans les événements proposés par l’association on retrouve évidemment des catalan·es, mais aussi des français·es dit de deuxième ou troisième génération dont les parents ou les grands-parents ont immigré en France sous le franquisme et qui veulent renouer avec leurs origines, enfin on retrouve des personnes sans aucun lien avec la Catalogne, juste curieuses de découvrir une nouvelle culture.

Des activités multiples 

Casal Català s’efforce de proposer de nombreuses activités vous pourrez ainsi vous époumoner sur l’hymne catalan dans des cours de chants ou bien tenter de cuisiner les meilleurs panellets, un gâteau typique catalan. De nombreux événements sont aussi organisés tout au long de l’année au rythme des fêtes régionales comme la Sant Jordi, la Saint Valentin à la sauce catalane où en échange d’une rose on s’offre un livre, la Diada, la fête nationale de la région mais aussi la Castanyada littéralement la fête de la chataîgne.

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Joseph Maria Sole y Sabate lors de la conférence sur le FC Barcelone sous le franquisme le 18 octobre

Comme partout la Covid a laissé des traces et l’association qui comptait plus de quarante adhérents avant la pandémie en compte aujourd’hui une petite trentaine. Qu’importe, plus d’une soixantaine de personnes s’est réunie dans la salle du Cosmopolis pour la conférence sur le FC Barcelone lorsque le général Franco était au pouvoir en Espagne et le rôle qu’a pu avoir ce club dans la résistance et la contestation au dictateur.

Depuis plus de dix ans maintenant, l’association culturelle Casal Català porte fièrement les couleurs rouge et jaune de la Catalogne et amène un bout de cette région à Nantes, ville dont les idéaux d’indépendance et d’identité ne sont finalement pas si éloignées.

Et maintenant, place au nouveau Concorde !

Fragil met en place une charte anti-sexiste au sein de sa rédaction

Journaliste en formation au Centre Nantais de Journalisme. Je vous propose des contenus divers et variés sur notre belle ville nantaise.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017