• Madeleine (BAD BAD BIRD) Au Bon Coin à Nantes, un de ses cafés fétiches
26 mai 2025

BAD BAD BIRD : « ici j’ai trouvé un vrai réseau »

Dans la perspective de son concert au Ferrailleur le mardi 27 mai 2025 à Nantes, BAD BAD BIRD nous fait part de son adaptation à une nouvelle ville et ses impressions suite à la sortie de son nouvel album "Si Brutal".

BAD BAD BIRD : « ici j’ai trouvé un vrai réseau »

26 Mai 2025

Dans la perspective de son concert au Ferrailleur le mardi 27 mai 2025 à Nantes, BAD BAD BIRD nous fait part de son adaptation à une nouvelle ville et ses impressions suite à la sortie de son nouvel album "Si Brutal".

Si Brutal est le premier album du projet solo de Madeleine, une musicienne originaire de Paris, récemment installée à Nantes. Ancienne bassiste de Toybloïd, c’est sous le nom de BAD BAD BIRD, inspiré de son propre nom de famille «Loiseau » et d’un dessin animé dans lequel un personnage lance un « You are a bad bad bird », qu’elle décide de mener sa carrière en solo.

Ce mardi 27 mai, elle se produira au Ferrailleur, une salle emblématique de Nantes, pour présenter les titres de ce premier album. Un retour aux sources pour Madeleine, puisque son tout premier concert solo avait également eu lieu au Ferrailleur. « C’est une sorte de boucle bouclée », confie-t-elle.

Un album entre mélancolie et intensité

L’album Si Brutal marque un tournant pour l’artiste. Composé au fil des quatre dernières années, il regroupe des chansons qu’elle a déjà jouées en live à de nombreuses reprises.  Cette sortie permet cependant de donner une autre dimension en live pour se rapprocher du public et créer du lien : « ça crée quelque chose de différent : je vends l’album à la fin du concert et les gens connaissent mieux les morceaux », explique-t-elle.

Le choix du titre Si Brutal n’est pas anodin, au-delà de l’aspect esthétique cela résonne avec ses expériences amoureuses personnelles « ça fait un peu écho à ce que j’ai vécu. Je pense que ça a été assez brutal ». Si elle devait résumer l’univers de son album, ce serait avec un peu d’ambivalence : « j’adore quand il y a toujours une pointe de mélancolie là-dedans mais je pense que mon album est assez solaire ».

Nantes, une évidence musicale

C’est à Nantes que Madeleine a trouvé un nouveau souffle artistique. Bien qu’elle ait composé 80 % ses chansons à Paris, c’est dans les bars de Nantes qu’elle a fini quelques-uns de ses morceaux. Elle cite notamment La Lune Froide, un café-concert qu’elle affectionne particulièrement : « j’adore le format de la salle, c’est idéal pour les concerts. J’ai fini pas mal de mes textes là-bas ».

Son choix de s’installer à Nantes n’est pas dû au hasard : « j’avais envie de changer de ville depuis deux ans et j’avais déjà des contacts ici, notamment mon guitariste qui est aussi mon réalisateur, il m’aide à terminer mes morceaux et c’est vraiment un travail énorme».

De plus Madeleine évoque le dynamisme et l’influence musicale présente à Nantes, « c’est incroyable le nombre de cafés-concerts, moi j’hallucine complètement. Même à Paris, il n’y a plus tous ces lieux ». Elle cite plusieurs endroits comme le Poum Poum Tchak ou encore Le Chien Stupide et plein d’autres. Pour elle ces bars sont autant bénéfiques pour le public que pour les artistes puisqu’ils permettent au public de découvrir de nouveaux talents, « comme il y a beaucoup de lieux pour jouer, les musiciens nantais savent bien s’en emparer ».

Au-delà de la scène, c’est aussi l’esprit communautaire qui l’attire : « je croise beaucoup de musiciens nantais, c’est super. Cette scène est hyper active, il y a un vrai réseau». Elle évoque des artistes comme Mad Foxes, Treaks ou encore Basic Partner, qu’elle côtoie régulièrement lors de concerts communs.

Une artiste qui trouve sa place

Si elle craignait au départ de ne pas être acceptée par le public nantais en tant qu’artiste « venue d’ailleurs », Madeleine se sent aujourd’hui bien intégrée.
Ainsi son prochain concert aura lieu le 27 mai au Ferrailleur, un lieu qu’elle affectionne tout particulièrement. Même si ce choix vient de son tourneur, elle ne cache pas sa satisfaction : « c’est LA salle de concert rock trop bien à Nantes ! La bonne taille, bien placée, bien identifiée par le public rock. Je suis hyper contente d’y jouer. Et j’aurai choisi cette salle également ».

Informations pratiques :

Concert le 27 mai au Ferrailleur à 20H30, Nantes (44) BAD BAD BIRD et les VULGAIRES MACHINS

Nouvel album de BAD BAD BIRD : « Si Brutal » sorti le 28 mars 2025

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017