20 décembre 2025

Au Cercle Rouge, des Drag Queens réchauffent le cœur des Nantais.es du quartier

Tous les mercredis soirs du 3 au 17 décembre, les Drag Queens ont illuminé en duo, la soirée au Cercle Rouge. Portées par le collectif, Divine And The Queens et Jodye Coaster, les performeuses ont favorisé la convivialité et la générosité chères à leurs valeurs et à l’esprit de Noël entre le public nantais et les commerçant.e.s du quartier.

Au Cercle Rouge, des Drag Queens réchauffent le cœur des Nantais.es du quartier

20 Déc 2025

Tous les mercredis soirs du 3 au 17 décembre, les Drag Queens ont illuminé en duo, la soirée au Cercle Rouge. Portées par le collectif, Divine And The Queens et Jodye Coaster, les performeuses ont favorisé la convivialité et la générosité chères à leurs valeurs et à l’esprit de Noël entre le public nantais et les commerçant.e.s du quartier.

En décembre, Fragil est allé à la rencontre de plusieurs performeuses, Sylvia Lovelace, Vajinette, Gloria Gaine d’Or du collectif Divine And The Queens et  Jodye Coaster. Elles ont animé 3 soirées nommées « La queen est une ordure » organisée autour de Quiz pour offrir gracieusement des récompenses aux nantais.es provenant de différents partenaires du Cercle Rouge  : « On veut faire vivre la communauté du quartier, les magasins d’à côté car on sait que c’est une période difficile. Pour les trois mercredis, on propose plus de 70 cadeaux répartis sur 25 partenaires », précise Renan, un des gérants du Cercle Rouge.

Renan, le gérant du Cercle Rouge, en plein service. © Pierre Farnoud 10/12/2025

Un drag show pour redynamiser le quartier

« On avait 25 partenaires cette année et l’année prochaine on en aura plus de 50″. S’exclame fièrement Renan. Le choix du drag à la veille de Noël n’est pas anodin pour le gérant et cela participe à la cohésion entre les nantais.es : « il faut utiliser l’excentricité de Noël dans une période assez triste ». Il souligne aussi l’importance de bien s’entendre entre voisins d’une même rue, dans un quartier très animé surtout la nuit : « On ouvre la porte à tout le monde, aux commerçants, aux habitants du coin ».

Une des présidentes du collectif Divine And The Queens, Vajinette, se réjouit de ce partenariat : « on aime travailler avec ce lieu, il y a une entente communautaire ». Le drag show proposé est une occasion de « lâcher prise », tout en restant fidèle à leurs principes : « On a préparé une cinquantaine de questions pour offrir des merdes à la belle-mère à mettre sous le sapin. Sylvia et moi, on est très nature peinture« . dit-elle jovialement.

Quant à son amie et binôme Jodye Coaster, elle nous révèle que plus d’une cinquantaine de cadeaux ont été distribués, allant de l’objet utile aux produits alimentaires : « On a par exemple un bon d’achat d’Edgar Home, un bon de chez Zadig & Voltaire, des bouteilles de champagne, du prosecco, des planches apéritives ». La performeuse termine par dire : « Cela a super bien fonctionné, en vrai ! Cela sera encore mieux l’année prochaine ». Se réjouit Gloria , le sourire au lèvre.

« On veut faire plaisir aux gens surtout. »

Ces 3 mercredis soirs furent l’occasion pour les quatre amies de travailler de concert et surtout « en sororité » comme le précise l’indépendante drag queen, Jodye Coaster. « On adhère aux mêmes principes ! Ce n’est pas pour la célébrité ni les paillettes. On fait du drag pour ce que cela représente », rappelle l’artiste habituée de jouer au bar depuis 2 ans.

Ce drag show est une manière de consolider les liens avec le public venu au Cercle Rouge mais pas uniquement, comme l’indique l’animatrice Jodye Coaster : « Le but de la soirée est d’offrir un maximum de cadeaux pour récompenser les nantais.es. C’est gagnant-gagnant autant pour toutes les personnes que les partenaires. » Elle y voit même, la possibilité  d’inclure le plus de nantais.es  à l’approche de Noël : « Si vous n’allez pas bien, vous passerez un bon moment pour oublier les tracas le temps d’une soirée. On veut faire plaisir aux gens surtout. Noël est un bon prétexte pour leur offrir. »

Cette interaction avec le public est aussi portée par l’ambiance festive, au mélange du décor pourpre et des mille paillettes du Cercle Rouge, nous confie Gloria Gaine d’Or : « ici c’est un lieu qui permet de nous exprimer en toute quiétude ».

Vajinette déambule en posant des questions et traînant le chariot rempli de cadeaux. ©Pierre Farnoud 10/12/2025

Un drag chaleureux qui met à l’aise les Nantais.es

Lorsqu’on évoque la « normalisation » du drag show et des Drag Queens à Nantes, la performeuse Sylvia Lovelace n’a qu’une phrase en tête : « Ici au Cercle Rouge, on se sent à la maison ». Elle perçoit même une forme de « mainstreamisation » en cours dans la cité des Ducs. « Il y a toujours des regards dans la rue mais à Nantes, ce qui change vraiment, c’est qu’on est moins montrées du doigt », plaisante-t-elle.

Quant aux habitué.es du lieu,  la réponse est sans appel : « Il y a une ambiance de folie », s’exclame Zoé. Elle est venue accompagnée d’une amie, avec qui elle vient fréquemment au Cercle Rouge : « Nous on adore parler aux gens ici, on aime la déco. En vrai, c’est les meilleurs barmans. On aime ce lieu  car on est pas jugées. »

Un autre client, Jordan, lui aussi un fidèle du bar, a obtenu un lot tiré au sort avec le calendrier de l’Avent. Il savoure le drag show qui lui procure de bonnes sensations : « L’art du drag m’attire énormément, c’est un art à part entière, même si je me définis comme cisgenre masculin, je me sens très bien et je peux explorer ma propre identité sexuelle en toute sérénité ». 

Infos utiles

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Drag Queer le 31 mai 2026 de 19h30 à minuit pour l’ouverture du mois des fiertés au profit de Nosig

 

 

Professeur d’histoire-géographie, Pierre observe avec curiosité les changements de sa ville natale. Entre ses promenades à Chantenay, sa passion pour le backgammon et ses racines iraniennes, il explore à sa manière l’histoire et la culture.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017