14 octobre 2025

Adélaïde : rejoindre Fragil pour redécouvrir Nantes

Adélaïde est revenue à Nantes il y a deux ans maintenant. Après 15 années passés à Bruxelles, elle est de retour dans la métropole nantaise avec l'envie de redécouvrir sa ville. Nouvelle arrivée à Fragil, c'est avec un oeil neuf qu'elle rejoint la rédaction.

Adélaïde : rejoindre Fragil pour redécouvrir Nantes

14 Oct 2025

Adélaïde est revenue à Nantes il y a deux ans maintenant. Après 15 années passés à Bruxelles, elle est de retour dans la métropole nantaise avec l'envie de redécouvrir sa ville. Nouvelle arrivée à Fragil, c'est avec un oeil neuf qu'elle rejoint la rédaction.

C’est à deux pas de chez l’une et de chez l’autre que nous nous retrouvons dans ce petit bar de quartier un midi. Nous échangeons un sourire, nous partageons un café, l’heure va passer bien vite à discuter.

Bruxelles dans le coeur

Après avoir passé 15 années à Bruxelles, Adélaïde est de retour dans sa ville natale depuis deux ans. C’est le regard pétillant qu’elle me raconte Bruxelles, cette ville qui l’a vue évoluer au fil du temps. 

Dans cette métropole belge, elle a pu s’intéresser à la question de l’écologie urbaine en étant bénévole au sein du média dottodot.be. Ce magazine en ligne valorise les modes de vie en harmonie avec l’environnement dans un cadre de vie citadin. À travers la réalisation d’interviews, l’organisation d’expositions, Adélaïde se questionne, s’interroge au détour des rue de Bruxelles. 

Donner une chance à cette ville

De retour à Nantes, elle s’étonne de l’écart cosmopolite entre ici et Bruxelles. « Là-bas tout le monde parle au moins deux langues, tu entends des gens parler en langue étrangère à tous les coins de rue c’est génial ! ». 

Adélaïde souhaite explorer, redécouvrir sa ville natale. À côté de son travail en logistique et quand le temps le lui accorde, elle aime se perdre dans les petites rues nantaises, se laisser surprendre par les détours imprévues pour y découvrir ses secrets. Dernièrement elle a pu découvrir des lieux comme le Cinématographe ou encore la Belle de Jour, la Générale, des lieux qu’elle aime fréquenter. 

Le carnet avec lequel Adélaïde à prit ses notes pour écrire son article.  Sa banane qui l’accompagne partout et la pince à cheveux qu’elle voulait que je prenne aussi en photo.

Nouvelle arrivée à Fragil 

Fraîchement arrivée au sein de la rédaction de Fragil, c’est avec une oreille attentive qu’elle m’écoute lui raconter mon année passé à la rédaction. Ici, elle souhaite parler des initiatives qui rassemblent, raconter les histoires de chacun et de chacune. Elle s’intéresse également à la question de la fracture numérique, question qui touche principalement les personnes âgées ou les personnes en situation de handicap. « La fracture numérique c’est le fait qu’il y ait des personnes laissés de côté dans l’accès et la capacité à utiliser internet : les démarches administratives, les services bancaires, la prévention des arnaques etc ». 

 

En effet, il est déjà l’heure pour Adélaïde de retourner travailler. Comme je l’avais pré-senti, nous aurions pu rester à discuter encore un moment. Un dernier sourire avant de partir puis nous repartons chacune sur notre vélo.

Nouvelle plume de Fragil, Camille est une récente néo-nantaise. Choletaise d’origine, Camille quitte sa ville natale à 18 ans, multiplie les allers-retours entre Cholet, Nantes et Rennes. Elle suit des études dans le social (monitrice-éducatrice), travaille en internat, enchaîne les contrats dans les bars. Nantes est désormais son QG avec à la clé une formation à Arinfo.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017