4 mai 2017

À Couëron, des élèves de CM2 fabriquent l’info !

Du 6 janvier au 24 mars 2017, Fragil est intervenu à l’école publique Anne-Frank de Couëron auprès des élèves de CM2. L’objectif ? Réaliser un journal local en interrogeant les acteurs de la ville !

À Couëron, des élèves de CM2 fabriquent l’info !

04 Mai 2017

Du 6 janvier au 24 mars 2017, Fragil est intervenu à l’école publique Anne-Frank de Couëron auprès des élèves de CM2. L’objectif ? Réaliser un journal local en interrogeant les acteurs de la ville !

En collaboration avec la médiathèque Victor-Jara et le personnel éducatif de l’école Anne-Frank, Fragil a accompagné des élèves de CM2 dans la production de leur propre média local. Un travail d’écriture et de dessin pour aboutir à un journal de 16 pages. Ce projet s’inscrivait dans le cadre du DECA (Dispositif d’Éducation Culturelle et Artistique proposé par la Ville) et du Focus Presse organisé par la médiathèque.

« Et si on parlait du recyclage à Couëron ? »

Pour réaliser leur journal local, les élèves ont été amenés à réfléchir à des thématiques comme le sport, la culture, le patrimoine, l’économie, l’environnement ou la politique. Suite à la définition de ces thématiques, plusieurs sujets, traités par groupe, se sont détachés pour évoquer la vie à Couëron à hauteur d’enfant.

Après des moments de réflexion et un vote final, un groupe a par exemple, choisi de parler du recyclage. L’usine de tri des déchets Arc-en-Ciel, qui se situe à proximité de l’école, s’est avéré un endroit approprié pour rencontrer de véritables acteurs de ce domaine.

La définition d’un sujet, c’est bien, mais savoir comment le traiter, c’est encore mieux ! Pour cela, des travaux pédagogiques axés sur la profession, le vocabulaire journalistique, et des études de cas sur des articles de presse ont été effectués au début du projet. Les élèves deviennent de vrais journalistes en herbe !

Une initiation au dessin de presse

Pour illustrer certains articles, des dessinateurs de presse ont été conviés à parler de leur travail, ainsi qu’à initier les élèves au dessin d’actualité. Le 3 mars, Fatma Ben Hamad, jeune dessinatrice de presse et bédéiste, est venue présenter ses réalisations et a ensuite invité les élèves à produire leurs propres dessins de presse en rapport avec leur thématique ou leur sujet. Et pour les adultes, c’est le 31 mars dernier qu’une table ronde s’est tenue à la médiathèque Victor-Jara de Couëron avec cinq dessinateurs locaux : Frap, Galien, Fatma Ben Hamad, Baptiste Chouët et Yassin Latrache. Plusieurs aspects de l’activité ont été abordés comme le choix des dessins, la connaissance de l’actualité, les conditions de travail et la déontologie journalistique. Vous pouvez retrouver les moments-clés du débat sur #FocusPresse.

Pour clôturer le projet, une soirée de présentation s’est déroulée le 24 mars 2017 à la médiathèque Victor-Jara en présence de Mme le Maire Carole Grelaud. L’occasion pour les encadrants et les enfants de présenter leur projet au public venu les féliciter, et de se voir remettre un exemplaire du Petit Couëronnais. Enfin, les parents d’élèves ont pu découvrir les dessins de presse, réalisés par les enfants de CM2, exposés dans la médiathèque.

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L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017