• Ewen Le Pennec nouveau rédacteur à Fragil
15 octobre 2025

Ewen : « Cette année, je veux tester de nouvelles choses ! »

Ewen, éducateur specialisé, a rejoint l’équipe de Fragil à Nantes depuis quelques semaines. Il y voit dans ce média associatif, un espace pour créer du lien et défendre ses valeurs.

Ewen : « Cette année, je veux tester de nouvelles choses ! »

15 Oct 2025

Ewen, éducateur specialisé, a rejoint l’équipe de Fragil à Nantes depuis quelques semaines. Il y voit dans ce média associatif, un espace pour créer du lien et défendre ses valeurs.

Originaire du Sud Finistère, Ewen Le Pennec a posé ses valises à Nantes en 2019, pour ses études. « Je n’en suis jamais reparti », sourit-il. À 26 ans, cet éducateur spécialisé accompagne depuis trois ans des personnes en situation de précarité. Une mission qu’il résume simplement : « Défendre l’idée que chacune et chacun a sa place. »

L’esprit critique comme boussole

Engagé dans le monde associatif, Ewen est salarié auprès de l’association G-xiste depuis le mois de mars. Il y voit dans Fragil une continuité naturelle. « Je n’ai côtoyé que ce monde. », confie-t-il. Ce qui l’a séduit dans le média ? Sa ligne éditoriale et son ouverture à l’éducation aux médias et à l’information (EMI), notamment auprès des publics vulnérables : « Cultiver l’esprit critique, c’est essentiel. »

Une envie qui l’a même poussé à mettre des projets de côté. « Je devais partir en voyage. Mais le Portugal ne bougera pas, et cette année, c’est peut-être celle où je serai le plus disponible », plaisante-t-il. Une pause, pour tenter de nouvelles expériences. « Il y a le défi de faire quelque chose que je ne sais pas faire… cette année je veux tester de nouvelles choses », explique-t-il. Rédiger pour un média, c’est un défi qu’il aborde avec enthousiasme : « Le fait d’avoir des lectrices et des lecteurs, c’est un nouveau step ! »

Photo d'Ewen Le Pennec prenant une photo

Appareil photo en main, Ewen aime la photographie amateur d’architecture. 08/10/25 Crédit : Ambre Guitton

Une année pour oser

« De manière générale, je m’organise un peu au jour le jour, freestyle, flexible. » Ewen voit son arrivée à Fragil comme un terrain d’expérimentation pour sortir de sa zone de confort. Il souhaite aborder « des sujets de solidarité que je n’ai pas encore traités » et s’intéresse aussi à la scène musicale ou à la question de l’antifascisme : « Ça m’intéresse carrément, car je ne maîtrise pas. »
Son engagement à Fragil, c’est aussi une manière de changer de posture : « Je vais découvrir la vie d’un collectif de bénévoles, je ne suis plus à la place du permanent. » Avec en ligne de mire une ambition personnelle : reprendre un master en ingénierie sociale pour faire évoluer sa carrière. « Quand j’essaie de faire un truc, je le fais à fond », affirme-t-il.

Mais si Ewen se projette dans l’avenir, c’est avec modestie : « Si à la fin de l’année je suis capable de relire mon article sans la boule au ventre, ce sera déjà super. »

Après deux ans en journalisme sur Nantes, Ambre a rejoint l’équipe de Fragil en service civique. Dans l’œil de sa caméra et les pages de son carnet, elle capture les histoires qui animent Nantes.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017