14 octobre 2025

Du design à l’info : Aziliz veut s’exprimer et s’engager

Après six ans d’études de design graphique, Aziliz entame une formation en communication. Branchée quotidiennement à la radio et attachée au milieu associatif, elle espère travailler, avec Fragil, à la fois sur la forme, le fond, la diffusion et l’engagement.

Du design à l’info : Aziliz veut s’exprimer et s’engager

14 Oct 2025

Après six ans d’études de design graphique, Aziliz entame une formation en communication. Branchée quotidiennement à la radio et attachée au milieu associatif, elle espère travailler, avec Fragil, à la fois sur la forme, le fond, la diffusion et l’engagement.

À 8 heures, tous les matins, Aziliz allume la radio. Le journalisme l’a toujours attirée. Mais son truc, c’est le design. Aujourd’hui étudiante en communication, elle a six ans d’études de design graphique derrière elle. Le lien qu’elle fait entre sa passion et le journalisme ? « L’aspect créatif. Cette année, je fais des études très théoriques, donc j’avais besoin de m’exprimer et de m’engager tout en créant. » Passionnée d’écriture et de littérature, elle a hâte « d’écrire pour le plaisir, pas seulement pour le commerce. Mais surtout, d’acquérir la compétence de l’écriture journalistique ».

Aziliz a six ans d’études de design graphique derrière elle. Vendredi 10 octobre 2025. © Valentina Lugo

Elle voit un triangle se dessiner entre info, design et communication : le fond, la forme et la diffusion. Trois piliers qu’elle aimerait travailler chez Fragil. « Je serais ravie de mettre mes compétences au service du média, s’il y a besoin. Je pourrais aider au niveau de la charte graphique ou mettre en avant le média, par exemple. »

« Je suis très curieuse, tout m’intéresse »

L’associatif, c’est aussi ce qui a guidé Aziliz vers Fragil. Après un service civique de huit mois chez Du pain et des roses, association d’inclusion des minorités de genre, garder un pied dans le milieu associatif est important pour elle, ainsi que donner de la visibilité aux acteurs de ce domaine via ses prochains reportages.

Un grand sourire se dessine sur son visage lorsqu’elle aborde ce qu’elle espère expérimenter au sein du média associatif. Elle a envie de toucher à tous types de sujets — politique, social, économique… « Je suis très curieuse, tout m’intéresse, tant que ça suit la ligne éditoriale engagée de Fragil. » Mais ce qui attise le plus sa curiosité, c’est de couvrir un concert. « Je pratique la photographie argentique, qui oblige d’être très proche du sujet. Donc, pour moi, la photo événementielle serait quelque chose de nouveau. » 

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017