15 octobre 2025

Armel, de l’histoire au journalisme, l’amour de l’enquête

Rencontre avec Armel, 34 ans diplômé en histoire, Armel a trouvé sa voie en devenant un peu par hasard secrétaire de rédaction. Voici le portrait de ce nouveau contributeur de Fragil.

Armel, de l’histoire au journalisme, l’amour de l’enquête

15 Oct 2025

Rencontre avec Armel, 34 ans diplômé en histoire, Armel a trouvé sa voie en devenant un peu par hasard secrétaire de rédaction. Voici le portrait de ce nouveau contributeur de Fragil.

Pour Armel, Fragil cochait toutes les cases : c’est local, pour celui qui se sent breton et c’est engagé contre toutes formes de discriminations. Tout cela en lui permettant d’en apprendre plus sur la rédaction.
Armel a plutôt une expérience de correcteur. Pendant ses études il corrigeait les mémoires de ses camarades, et plus tard il s’est vu proposer un poste dans une agence de presse en tant que secrétaire de rédaction à Metz. Alors qu’il n’avait aucune formation dans ce domaine, Armel a tout appris sur le tas « j’ai postulé, ils m’ont pris ils m’ont formé en interne ».
Passer de l’histoire au journalisme était plutôt logique pour Armel qui voit en commun l’enquête : « à travers l’histoire on retrouve l’enquête du journalisme, t’es plongé dans les archives, tu cherches tes petites infos, tu vérifies tes sources, tu les croises… mine de rien y a quelque chose de commun. »

Armel vers Commerce, en plein centre de sa ville de cœur, le 14/10/2025. Photo : Mathilde Weber. 

Pour Armel c’est important pour un journaliste d’analyser, de croiser ses sources, d’aller sur le terrain et de chercher la contradiction.
Pour se renseigner il lit (et a toujours lu) la presse, écoute la radio et regarde des vidéos de médias indépendants et engagés sur Youtube. 

Un Nantais passionné

Récemment Armel est revenu à Nantes, qu’il connaît bien, il y a vécu son enfance et l’a étudiée pour son sujet de mémoire : la Révolution Française à Nantes « j’suis passionné par ma ville par ma région ».
Sur place il participe à des manifestations, il est dans des associations militantes comme l’Autre Cantine mais il accourt aussi pour voir les matchs à la Beaujoire. 
En étant à Fragil, Armel aimerait écrire sur des sujets tel que les associations présentes sur Nantes agissant pour les sans-abris. 

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017