Lors du festival Fumetti 2025, la Table Ronde intitulée « ça va être super » s’est tenue le 24 mai. Elle a présenté en avant-première un nouveau projet de bande dessinée sur les transitions écologiques. Co-éditée par Nantes Métropole et Maison Fumetti, cette bande dessinée sera disponible gratuitement dès début juin. Tristan Riom, vice-président en charge de l’énergie et du climat, était présent aux côtés des autrices Margaux Manchon et Daphné Geisler.
« Adapter le plan climat en BD »
Cette idée de créer une bande dessinée vient de la volonté de vulgariser le sujet de la transition écologique et donc, de rendre un sujet politique moins technique. Depuis la loi TVEC du 17 août 2015 chaque collectivité se doit d’établir un Plan Climat-Air-Energie Territorial (PCAET) avec l’enjeu d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. « On va développer une nouvelle politique publique qu’on va appeler le plan climat populaire et dans cette idée on va ajouter à tous les enjeux techniques des enjeux plutôt de bataille culturelle, de mobilisations […] qui parlent de climat », explique Tristan Riom. Cette manière de faire avait déjà été abordée auparavant dans un théâtre d’improvisation à Graslin autour des questions climatiques en octobre dernier avec la compagnie La Poule.
Par les nantais·es pour les nantais·es
Dans cette optique de créer un plan climat populaire, l’important reste de faire participer la population. En collaborant avec Maison Fumetti, une association nantaise qui valorise, promeut et favorise l’aide à la création autour de la bande dessinée, Nantes Métropole laisse la parole aux acteur·ices culturel·les du territoire. Après avoir fait une campagne de recrutement, la ville annonce en février dernier la participation de 9 auteur·ices nantais·es pour participer à la conception de cette BD qui parlera du Plan Climatique de Nantes. Annonce réalisée sur Linkedin de manière informelle avec des onomatopées colorés sortis de bandes dessinées et des références à la téléréalité. Proposer ça sur le compte professionnel de la Métropole la détache de la technicité et de la communication institutionnelle. Une démarche qui se voudrait plus attractive aux yeux de la population.

Table ronde avec de gauche à droite: Thomas Brochard de Maison Fumetti, Léo Badiali de l’association Ardepa, les autrices Daphné Geisler et Margaux Manchon, et Tristan Riom, vice président à Nantes Métropole vice-président en charge de l’énergie et du climat. Photo de Loïs Hervouet
« Je trouve que la bande dessinée c’est le meilleur vecteur pour faire passer des idées […] c’est accessible à tout le monde. La seule restriction, c’est l’argent parce que ça coûte super cher », affirme Daphnée Geisler. Pour pallier ce manque d’accessibilité qui empêche certaines personnes de se procurer des BD, la ville de Nantes a décidé de rendre celle-ci totalement gratuite.
8 BD, 8 thématiques sur le climat
Les auteur·ices avaient carte blanche pour réaliser une bande dessinée, avec pour seule contrainte un thème imposé à chacun·e d’entre elle·ux qu’iels devaient exploiter en douze pages. Parmi les thématiques on retrouve l’éducation populaire, la qualité de l’air, la consommation, les mobilités actives, la nature en ville, la culture du risque, l’énergie et l’alimentation.
Pour Margaux Manchon, c’était un soulagement de voir que ses propositions et que son identité visuelle n’avaient pas été remises en question. Elle a donc pu s’approprier la thématique de la consommation à sa manière avec ses personnages hybrides mi-brebis mi-humain en empruntant un ton humoristique. « A partir du moment où on m’avait validé ce truc des brebis, je me suis senti complètement libre. Je me suis dit que j’ai quand même l’espace pour pouvoir travailler », affirme-t-elle.
Quant à Daphnée Geisler, elle a dû faire un petit travail de vulgarisation. C’est une thématique qu’elle connait se considérant militante dans le secteur de l’écologie. Mais pour son travail sur la culture du risque « la première étape de [s]on travail, ça a été vraiment de comprendre l’enjeu de ce sujet là », pour pouvoir en parler en douze pages.
Ça va être super ?
Utiliser un titre ironique pour parler de la suite concernant les questions écologique ? Tristan Riom explique qu’en tant que politique local c’est son rôle d’essayer de rassurer. « En fait c’est moi qui cherche à dire ça va être super. Alors qu’en fait il y a quand même des choses un peu compliquées qui vont se passer dans les dans les années à venir. » Daphné, elle, « trouvai[t] que le ton ironique n’avait vraiment rien à faire là parce que ça ne [la] fait pas marrer. [Elle avait] plutôt envie que ce livre soit un peu plus alarmiste » car ce sont des sujets qui sont importants à traiter et à ne pas prendre à la légère.

Couverture de la bande dessinée « Ça va être super »
Cette bande dessinée de par son envie de s’ancrer dans une forme d’éducation populaire est un outil de médiation et pédagogique qui permettra sur la durée de continuer à parler de ces thématiques ci à un publique large. Une conférence de presse organisée par Nantes Métropole le 5 juin permettra de faire connaître la BD, qui sera ensuite disponible dans les bibliothèques municipales.