Dans la nuit du 8 au 9 mai, la vitrine de la librairie queer Les Vagues, située rue de Strasbourg à Nantes, a été vandalisée. L’auteurice — ou les auteurices — des faits n’a pas encore été identifié·e. Plusieurs personnes interrogées soupçonnent une action d’extrême droite, alors que des autocollants fascistes avaient récemment été collés dans la rue. Le 9 mai marque également la date d’un rassemblement national du collectif d’extrême droite C9M, composé de militant·es néofascistes., et cette attaque survient deux semaines après l’agression du bar Le Chien Stupide, situé à quelques rues, par un « commando cagoulé » de « néonazis » venus d’Angers.
« Pas de vol, de la casse pure et simple. »
Lorsque nous arrivons sur place, les vitrines éventrées ont été recouvertes de carton afin de protéger ce qu’il reste de la devanture. Sur les barrières installées devant la libraire, un panneau : « ATTAQUE LGBTPHOBE / ON RESTE OUVERT / LA LUTTE CONTINUE ».

Devanture vandalisée de la librairie queer Les Vagues le 9 mai 2025. @ju_dcntz
Suite aux annonces postées sur leur compte Instagram, de nombreux·ses habitué·es sont venu·es témoigner leur solidarité. Maël, doctorant, y voit une forme de réponse collective : « C’est une bonne revanche sur ce qu’il s’est passé. ». Son ami Eden, AESH (Accompagnant des élèves en situation de handicap, ndlr), ajoute : « Ils essaient de s’installer, de se rendre visibles, mais on est ensemble contre le fascisme. ». Une des voisines de la librairie aurait aperçu une personne cagoulée commettre les méfaits, la caméra de surveillance située juste au dessus de la librairie permettra de valider, ou non, cette hypothèse.
Pour le co-gérant, Maxime Blanc : « Ça a été beaucoup de colère à l’annonce de la nouvelle, c’est lamentable d’attaquer une librairie. A l’heure où on parle, on a beaucoup de soutien et beaucoup de gens qui viennent donc c’est important, on a bien fait d’ouvrir malgré cette vitrine beaucoup moins sympa que celle qu’on avait avant. » ironise-t-il.

Un.e client.e venu.e apporter son soutien, à droite Maxime Blanc, le co-gérant de la librairie Les Vagues. @ju_dcntz
La librairie, qui fêtera sa première année d’existence dans un mois, avait déjà été visée à plusieurs reprises. Fin février, la boutique a vu un de ses livres dégradé par une insulte homophobe : « c’était un livre pour un enfant, c’est lui qui a découvert le mot en l’ouvrant » s’indigne le libraire. À plusieurs reprises, des personnes sont venus intimider les gérant·es, en tenant « des propos homophobes et antisémites« . Des plaintes ont été déposées.
« C’est ouvert et ça le sera toujours ! »
La riposte s’organise par la solidarité, Maxime et Amandine appellent celles et ceux qui fréquentent la librairie à « garder la tête froide, continuer à venir et rester debout face à tous ces gens qui pensent qu’avec la haine on résout des problèmes » et annonce « on est debout, tous et toutes à résister« .