• Ma vie de cannette
27 mai 2016

Ma vie de cannette

CASE-BULLE. Elsa Gambin s’est rendue au festival de Cannes et livre ses anecdotes de la Croisette à notre dessinatrice Fatma Ben Hamad. 3, 2, 1 : silence... moteur... ça tourne... action !

Ma vie de cannette

27 Mai 2016

CASE-BULLE. Elsa Gambin s’est rendue au festival de Cannes et livre ses anecdotes de la Croisette à notre dessinatrice Fatma Ben Hamad. 3, 2, 1 : silence... moteur... ça tourne... action !

[Attention, néologisme : une cannette est une cannoise éphémère.]

Ma vie de cannette

notre ordinateur laisse plein d’autres traces sur le web, qui sont autant de critères d’identification

Sur le web, sortez couverts !

Photo Robin Santus

Robin Santus, l’argentique dans la peau

Dessinatrice et journaliste tunisienne, Fatma se définirait comme "bédéiste-reporter", en constante recherche de formats novateurs pour rendre compte du sérieux de la politique comme de la frivolité d'une fête de village, du mouvement social engagé comme du festival de Cannes glamour. A travers ses travaux, elle entreprend de transmettre un regard à la fois analytique et décalé sur les sociétés occidentales et méditerranéennes.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017