8 décembre 2016

Tous métissés !

Tous métissés !

08 Déc 2016

Le 20 octobre 2016 en séance plénière du Conseil régional des Pays de la Loire, le groupe Front National s’est livré à une attaque en direction de l’association Tissé Métisse. Des propos d’une telle caricature qu’ils prêteraient à rire si le terreau actuel n’était pas favorable à leur prolifération.

L’association incriminée a volontairement peu réagi à cette attaque  à quelques semaines de son festival annuel. Histoire de ne pas faire le jeu du FN. On connaît le principe… Alors Fragil ne s’attardera pas non plus sur ce qui a été dit. Notre rédaction préfère réaffirmer les valeurs qui animent une association et un festival qu’elle suit depuis de nombreuses années. Des valeurs que nous partageons pleinement.

Depuis bientôt 25 ans, les acteurs de Tissé Métisse ont toujours prôné l’ouverture. L’association s’oppose aux discriminations en tous genres, qu’elles soient liées aux origines, à la sexualité, au lieu de résidence, à la situation sociale… Avec la culture et l’éducation populaire comme champs d’action, Tissé Métisse met en avant la solidarité, le vivre-ensemble, le respect, la laïcité. Des valeurs qui ont donné naissance à un événement culturel majeur de notre cité. Un festival pluridisciplinaire qui prend corps grâce à 600 bénévoles, 60 associations et centres socioculturels, 20 structures issues du monde du travail. Un festival soutenu par les pouvoirs publics parmi lesquels la Région Pays de la Loire.

Tissé Métisse n’est peut-être pas parfaite, car Tissé Métisse est humaine et humaniste. On parle ici d’un acteur et d’un événement majeurs à Nantes. Nous les défendons aujourd’hui. Nous les défendrons demain. Nous les défendrons ce samedi 10 décembre 2016 à la Cité des Congrès, de concert avec 7000 festivaliers qui n’ont que faire des combats d’arrière-garde.

Pierre-Adrien Roux – 09/12/16

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Un temps journaliste, roule aujourd'hui pour l'Information Jeunesse... Enseigne à droite, à gauche. Membre du CA de Fragil. #Medias #EMI #hiphop #jazz et plein d'autres #

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017