• La danseuse Elena Annovi lors de la soirée d'ouverture du festival Scopitone
7 octobre 2016

Et la lumière fut : ouverture du festival Scopitone

La quinzième édition du festival Scopitone, qui s’est déroulée à Nantes du 21 au 25 septembre 2016, nous invite à découvrir les cultures électroniques et les arts numériques. Mais avant d’aller se trémousser tout le weekend sur les dancefloors du Stéréolux, pourquoi ne pas commencer le festival en douceur avec une performance du collectif italien Fuse, mêlant musique électronique, vidéo et danse aérienne.

Et la lumière fut : ouverture du festival Scopitone

07 Oct 2016

La quinzième édition du festival Scopitone, qui s’est déroulée à Nantes du 21 au 25 septembre 2016, nous invite à découvrir les cultures électroniques et les arts numériques. Mais avant d’aller se trémousser tout le weekend sur les dancefloors du Stéréolux, pourquoi ne pas commencer le festival en douceur avec une performance du collectif italien Fuse, mêlant musique électronique, vidéo et danse aérienne.

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L’aura graphique entoure Elena Annovi telle une toile d'araignée, des ailes d'oiseaux, voire un foestus protecteur

Mathilde Colas

Gestation

La salle maxi de Stereolux est au complet pour la soirée d’ouverture du 21 septembre 2016. La performance Ljós, qui signifie lumière en islandais, débute dans le noir total. L’écran géant s’anime et nous fait voyager à travers une voie lactée en trois dimensions. Petit à petit, la silhouette d’une danseuse se découpe sur ce fond étoilé. Le concept est original : Elena Annovi est suspendue par un harnais et elle danse en apesanteur et en synchronisation avec la vidéo sur une musique electro percutante. L’aura graphique qui l’entoure peut s’apparenter à des ailes d’oiseaux, à une toile d’araignée voire à un fœtus protecteur. La brutalité de l’electro tranche avec la douceur et la légèreté du vol.

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Suspendue par un harnais Elena Annovi danse en apesanteur et en synchronisation avec la vidéo et une musique electro percutante

Mathilde Colas

Naissance

Son pied touche le sol et on assiste à sa naissance dans un univers hostile, matérialisé par des rafales techno. Un encéphalogramme nous donne son pouls. La performeuse est alors prise de convulsions, elle tombe, se relève et lutte dans ce nouveau monde. Elle passe de la vie à la mort et de la légèreté à la gravité. Elle joue avec une énergie imaginaire qu’elle finit par apprivoiser. La performance est électrisante et la musique tantôt lyrique, tantôt abrupte, amène une certaine profondeur.

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La performance du collectif italien Fuse, mêlant musique électronique, vidéo et danse aérienne.
La performance du collectif italien Fuse, mêlant musique électronique, vidéo et danse aérienne.

Mathilde Colas

Le collectif Fuse cherche à explorer l’interaction entre la lumière, le son, l’espace et le mouvement

Décollage

Le spectacle ne dure que 30 minutes mais on sort envoûté par la poésie et la beauté de cette performance, et particulièrement celle de la danseuse Elena Annovi. Le collectif Fuse cherche à explorer l’interaction entre la lumière, le son, l’espace et le mouvement et c’est particulièrement réussi car ces quatre éléments se complètent parfaitement pour nous montrer un nouveau type d’art possible grâce aux nouvelles technologies. Leur prochain projet appelé Clepsydra est une installation vidéo qui tente de représenter la gravité et sera présenté à l’ancien Scalo Farini à Milan.

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La performance Ljós nous montre un nouveau type d’art possible grâce aux nouvelles technologies

Mathilde Colas

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L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017