• Iggy Pop aux Escales 2016 à Saint-Nazaire
5 août 2016

Musiques d’un monde

Musiques d’un monde

05 Août 2016

Je me rappelle d’une interview de Sylvain Girault il y a quelques années. Le directeur artistique du Nouveau pavillon à Bouguenais nous expliquait non sans humour que l’étiquette « musique du monde » le faisait royalement c…. Pour résumer : toutes les musiques sont des musiques de notre monde, donc ça ne veut rien dire. Avec ce risque inhérent d’une perte d’identité et d’une multiplication des festivals au même visage. Force est de constater que le chanteur du Jeu à la Nantaise, à l’origine du festival Eurofonik, n’avait pas tout à fait tort.

On ne les compte plus les festivals qui, à force de grossir, se ressemblent tous. Des line-up à rallonge pour finalement quelle cohérence ? Quelle identité ? Non loin de chez nous, les Escales à Saint-Nazaire connaissent ce problème. D’une qualité indéniable, le rendez-vous a tendance à se perdre dans une multitude de têtes d’affiche que l’on retrouvera ailleurs dans l’été. Certainement pour répondre aux exigences financières d’un festival aux 48 000 spectateurs. Bon, on ne va pas se plaindre ! Car l’Iguane en escale, à Fragil, on aime !

A l’autre bout du spectre, certains festivals jouent la carte de l’hyper-spécialisation. Le Dub Camp Festival à Carquefou, par exemple, commence à se faire une sacrée renommée dans le milieu, explorant toutes les facettes de la culture sound system. Alors, en attendant de voir vers quel pôle évolueront les programmations des festivals français, on ne va pas se faire un monde. Et on va savourer toutes les musiques, connues ou non, de notre monde.

Pierre-Adrien Roux
édito – 5 août 2016

Iggy Pop Photo Patrice Molle

L'iguane en escale

Rock in Loft en off des Francofolies de La Rochelle

Un temps journaliste, roule aujourd'hui pour l'Information Jeunesse... Enseigne à droite, à gauche. Membre du CA de Fragil. #Medias #EMI #hiphop #jazz et plein d'autres #

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017