28 septembre 2017

La mode solidaire aux Dervallières

Alors que la fashion week bat son plein, un défilé pas comme les autres se prépare, samedi 23 septembre à la maison de quartier des Dervallières. Mise en scène soignée et intermède artistique, les spots se sont braqués sur ces modèles d’un jour.

La mode solidaire aux Dervallières

28 Sep 2017

Alors que la fashion week bat son plein, un défilé pas comme les autres se prépare, samedi 23 septembre à la maison de quartier des Dervallières. Mise en scène soignée et intermède artistique, les spots se sont braqués sur ces modèles d’un jour.

Ici, tout le monde est bénévole, et met du cœur à l’ouvrage pour représenter la nouvelle boutique Locachic, ouverte par les membres de l’association Dervallières Femmes Solidaires. Cet espace propose la location de tenues complètes pour femmes et hommes, à l’occasion d’entretiens d’embauche, de fêtes religieuses ou tout simplement de soirées habillées.

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En-tete
Premier passage pour les modèles, qui mettent en valeur les tenues de travail.

C’est artisanal, mais les bénévoles prennent plaisir à se réapproprier les codes des défilés. A l’accueil, on récupère ses billets, tandis qu’Adeline, la co-présidente anime la salle le temps des préparatifs, au son de Marco, l’ingé son du jour qui soigne ses transitions. Dans les coulisses, les maquilleuses s’empressent de poudrer, fixer, et en profitent pour ajuster les tenues. Pas de premier rang, mais des tables dispatchées où se retrouvent les familles. Les modèles ont à peine le temps de sentir le stress monter que déjà les spots s’allument, amorçant le début du défilé.

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Les tenues de soirée portées par les habitantes du quartier

Les talons claquent fièrement sur le podium. Les démarches sont plus ou moins assurées mais les visages affichent un sourire indécrochable, encouragé par les applaudissements. Le premier passage est consacré aux entretiens d’embauche, puis vient le tour des tenues habillées, et enfin les robes de soirée plus sexy. Le tout provient évidemment de dons des habitants.
Entre chaque passage, Layal offre une représentation de danse orientale. Elle finit dans une tenue traditionnelle époustouflante et colorée, assortie de pas de danse chaloupés. Layal représente l’association Oriental in Fusion, qui propose des cours de danse aux femmes et enfants : « C’est l’occasion de promouvoir une culture orientale authentique, loin des clichés. C’est aussi un formidable terrain de jeu pour se réapproprier son corps. »

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Le final du défilé, sous les ovations du public

Autour du buffet de clôture, Adeline est visiblement ravie : « Pourquoi pas renouveler l’expérience une fois qu’on aura réuni plus de dons ? On prévoit aussi d’ouvrir un rayon enfant. » L’association Dervallières Femmes Solidaires est née de l’imagination d’un groupe d’amies le 8 mars 2013, journée internationale des droits de la femme. « On ne fait pas de miracles mais on se soutient en renforçant le lien social. Même si les gens n’ont pas besoin de louer des vêtements ils passent à la boutique pour échanger. » Actuellement moins d’une dizaine, les bénévoles sont en recherche constante de nouveaux membres : « Et on attend aussi la participation des hommes du quartier qui sont encore timides ! »
Les bénévoles reçoivent des félicitations de toutes parts, notamment d’Ali Rebouh. Entre cet élu municipal et les habitants, le tutoiement est de rigueur, et les numéros de portable sont échangés depuis bien longtemps. « Il répond systématiquement présent aux évènements que l’on organise. Et cela pour toutes les associations et actions aux Dervallières. » Sans oublier également Lyliane Jean, conseillère départementale. Cette proximité entre élus et habitants fait des Dervallières un quartier très actif en terme d’associations.

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présidente
Adeline, co-présidente de l’association Dervallières Femmes Solidaires

Le 7 octobre prochain sera organisé un temps festif autour du vêtement sur la place des lauriers. Plusieurs associations de Bellevue prévoient de se réunir autour d’un vide dressing, de stands de customisation et de création de vêtements. « La maison de quartier nous permet de s’ouvrir aux autres collectifs et d’entretenir la solidarité. Beaucoup d’entre eux nous ont aidé aujourd’hui pour le défilé. L’important c’est le partage ! ». Tout est dit.

Infos pratiques :
Boutique Locachic
Par l’association Dervallières Femmes Solidaires
14, rue Jacques Callot, 44100 Nantes
09.83.69.81.08

« Les noces de figaro » de Saint-Céré : dernier sourire…

BAM, le TU lance sa saison !

Journaliste pigiste, Julia parle autant aux enfants qu’aux adultes des sujets de société. Sensible aux enjeux que soulève la critique des médias, elle participe aux actions de Fragil en faveur de l’éducation aux médias et aux pratiques numériques.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017