• interviewtanguymalikbordage
4 novembre 2016

Projet Loup des Steppes : l’équilibre à mi-chemin entre deux extrêmes

Le projet Loup des steppes adapté du roman de Herman Hesse et mis en scène par Tanguy Malik Bordage sera présenté au TU-Nantes, scène de recherche et de création contemporaine, du 7 au 10 Novembre 2016. Introspection d'un homme hostile à la vie moderne, misanthrope à la recherche d'un équilibre entre le corps et l'esprit, d'une plénitude difficilement atteignable. Fragil a interviewé ce jeune metteur en scène pour qui le chemin importe plus que le but. Rencontre.

Projet Loup des Steppes : l’équilibre à mi-chemin entre deux extrêmes

04 Nov 2016

Le projet Loup des steppes adapté du roman de Herman Hesse et mis en scène par Tanguy Malik Bordage sera présenté au TU-Nantes, scène de recherche et de création contemporaine, du 7 au 10 Novembre 2016. Introspection d'un homme hostile à la vie moderne, misanthrope à la recherche d'un équilibre entre le corps et l'esprit, d'une plénitude difficilement atteignable. Fragil a interviewé ce jeune metteur en scène pour qui le chemin importe plus que le but. Rencontre.

Crédit vidéo : Merwann Abboud

Une première création pleine de promesses. Le Loup des steppes est un classique du genre signé Hermann Hesse, écrit il y a près de 90 ans, à l’aube de la Seconde Guerre Mondiale. Cette œuvre semble pourtant si contemporaine que l’on pourrait la transposer dans notre réalité, dans l’actualité de nos quotidiens. Intrigante, bestiale, mystique, sensuelle, trépidante, fougueuse, surprenante, forte. La pièce est un melting-pot de tout ça, et de bien plus encore. Explosive et rythmée mais tout en poésie. Le projet Loup des Steppes est bourré de références : du Nietzsche, un décor inspiré, entre autres, par un tableau d’Edward Hopper, un brin de Mike Tyson, mais aussi de l’improvisation et des idées qui sont venues sur le tas…Le résultat forme un ensemble décapant ! Tanguy Malik Bordage et sa meute se sont engagés corps et âmes, comme dans un parcours initiatique (thème cher à Hermann Hesse), mais sans idée préconçu, sans méthode  : « Ça nous a donné l’opportunité d’être toujours libre, sur le qui-vive ».

Chacun sait bien, dans un recoin de son âme, que le suicide représente une issue, mais que celle-ci n'est qu'une solution de fortune, un peu mesquine et illégitime. Au fond, il est plus noble et beau d'être vaincu et abattu par la vie que par soi-même Hermann Hesse

Le loup des steppes c’est cet homme tourmenté, révolté, tiraillé entre l’éclat fulgurant de la vie et la troublante obscurité de ses zones d’ombre : deux extrêmes pour un même être. Entre suicide ou acceptation. Des personnages dont les rôles semblent coller à la peau des comédiens, contrastés et sauvages, bouillonnants, hyper-actifs, hyper-sensibles, déstabilisés et déstabilisants, tourbillonnants sur scène jusqu’à ce que nos repères se troublent. Désopilant mais touchant, le Projet Loup des Steppes sera présenté du 7 au 10 Novembre au TU-Nantes à 20h30. Une heure et demie, le temps de se prendre une claque théâtrale, pour en ressortir hébété mais…vivant.

Leïla Slimani, derrière le symbole

sonor#9-AC

Festival [Sonor] : l'humanité sur écoute

Curieuse de tout et surtout de l'info, Romane (se) pose beaucoup de questions. Salariée de Fragil, elle écrit sur l'éducation aux médias et la musique actuelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017