• Larry Garner
2 septembre 2016

Les Rendez-vous de l’Erdre 2016 : 30 ans les pieds dans l’eau

Une foule éclectique réunie autour du jazz et de la belle plaisance ? C'est la formule testée et approuvée par les Rendez-Vous de l'Erdre depuis 30 ans pour annoncer l'imminence de la rentrée, et finir l'été les pieds dans l'eau, au son de tous les jazz.

Les Rendez-vous de l’Erdre 2016 : 30 ans les pieds dans l’eau

02 Sep 2016

Une foule éclectique réunie autour du jazz et de la belle plaisance ? C'est la formule testée et approuvée par les Rendez-Vous de l'Erdre depuis 30 ans pour annoncer l'imminence de la rentrée, et finir l'été les pieds dans l'eau, au son de tous les jazz.


Louis Sclavis

Pour ne rien rater de cette 30ème édition des Rendez-vous de l’Erdre et profiter de la venue du clarinettiste et saxophoniste Louis Sclavis, il fallait être ce jour-là matinal. Dans le port de plaisance de Nort-sur-Erdre, ce compositeur de jazz aussi talentueux qu’original nous a offerts une improvisation aux premières lueurs du jour en déambulant sur les pontons, son instrument de prédilection en bandoulière. La belle surprise de ce festival !


Cat’s Corner Sextet

Avec leur look vintage, le Cat’s Corner Sextet nous a propulsés dans les clubs de Harlem des années 30-40 pour revivre l’époque du swing. Présent sur la scène « Talent Jazz en Loire-Atlantique », ce sextuor a su déchaîner et faire danser la foule.

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Cat’s Corner Sextet
Cat’s Corner Sextet

Antoine Galtier

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Cat’s Corner Sextet
Cat’s Corner Sextet

Antoine Galtier


Le blues à l’honneur

Pour la première fois, les Rendez-vous de l’Erdre ont accueilli six formations sélectionnées pour concourir au « Challenge Blues Français » et tenter, sur décision d’un jury professionnel, de représenter la France dans des concours internationaux à Memphis (pour le International Blues Challenge) et à Horsen, Danemark (pour le 7e European Blues Challenge). Le groupe Cotton Belly’s et la chanteuse Gaëlle Buswel seront les deux vainqueurs de ce challenge 2016.


Pere Ubu

La scène « Mix Jazz » accueillait le groupe Pere Ubu, dont le leader n’est autre que le chanteur et poète excentrique David Thomas. Née à Cleveland au milieu des années 70, cette formation est considérée comme une figure majeure du mouvement post-punk, même s’il est en réalité impossible de coller une étiquette sur ce genre musical qui semble venu d’une autre planète. Ce mélange de rock épileptique et de punk aux sonorités dissonantes aura marqué cette édition du sceau de l’originalité.


Larry Garner – Neal Black Blues Band

Originaire de Louisiane, Larry Garner s’est associé au Texan Neal Black pour former un duo sur la scène blues. Ces deux guitaristes ont déployé en live un jazz dans la plus pure tradition du style.

Photos : Antoine Galtier

Memorabilia

Un « Jours de fête » musicalement explosif

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017