24 mars 2017

Le THéâTRe aMOk au festival Turbulences

Dans le cadre du festival Turbulences qui aura lieu du 22 au 30 mars 2017 sur le campus de l'Université de Nantes, l’association THéâTRe aMOk propose une pièce issue d’une création participative avec les étudiants. Humour, gravité et sociologie sont au cœur de la pièce. Nous sommes allés à la rencontre de l’association pendant l’une de leurs répétitions.

Le THéâTRe aMOk au festival Turbulences

24 Mar 2017

Dans le cadre du festival Turbulences qui aura lieu du 22 au 30 mars 2017 sur le campus de l'Université de Nantes, l’association THéâTRe aMOk propose une pièce issue d’une création participative avec les étudiants. Humour, gravité et sociologie sont au cœur de la pièce. Nous sommes allés à la rencontre de l’association pendant l’une de leurs répétitions.

Les répétitions commencent. On comprend rapidement que les thèmes abordés nous sont familiers : identité sociale, émancipation, attachement à la famille, dualité ! Cette dernière se manifeste surtout entre le travail scolaire et les petits boulots. Les personnages sont l’incarnation même des étudiants-salariés. Salariés-étudiants. Non, étudiants-salariés ! La pièce est à la fois drôle et terrifiante. Elle aborde des sujets qui affectent les étudiants, desquels ils se sentent parfois prisonniers, mais qui au final leur apprennent à vivre au sein de notre société et à devenir adultes. La pièce se termine en légèreté, avec un jeu d’enfant que tout le monde connaît : 1 2 3 Soleil ! Les personnages, à travers leur rapport au travail, comprennent leur rapport à eux-mêmes.

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Les personnages, à travers leur rapport au travail, comprennent leur rapport à eux-mêmes

Enola Larchey et Julie Floris

Une création participative : rencontres, entretiens, ateliers

Ce sont des témoignages récoltés auprès de 70 étudiants de l’Université de Nantes, dans le cadre de l’atelier « Petits boulots pour… » entre octobre et novembre, qui ont donné vie à cette pièce. Depuis, l’association THéâTRe aMOk n’a cessé de travailler main dans la main avec ces mêmes étudiants : atelier d’écriture, laboratoire d’édition et laboratoires théâtraux, voilà ce qu’il a fallu pour que la pièce puisse voir le jour.

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L’association THéâTRe aMOk n’a cessé de travailler main dans la main avec [les] étudiants

Enola Larchey et Julie Floris

Une approche sociologique: questionner, rechercher, inventer du travail

Cette pièce raconte l’histoire de quatre étudiants en colocation, qui sont à la recherche d’un cinquième colocataire. À la manière d’un recrutement, ils vont mettre en place une véritable stratégie de sélection. Dans cette recherche du parfait candidat, ils vont s’interroger sur leur rapport au travail. Ainsi, on entre très clairement dans la dimension sociologique que propose cette pièce. Écrite par Ronan Cheviller, elle a ensuite été scénarisée par Sylvain Maresca, professeur de sociologie de l’Université de Nantes. La pièce s’attache aux contractions. Son symbole ? Le cheval de Troie, qui incarne « la ruse, comment gagner la bataille de l’emploi ».

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Le symbole de la pièce est le cheval de Troie, qui incarne « la ruse, comment gagner la bataille de l’emploi »

Enola Larchey et Julie Floris


Le spectacle-débat « Petits boulots pour un cinquième coloc » aura lieu le jeudi 30 mars 2017 à 20h30 au T.U. de Nantes dans le cadre du festival Turbulences. À l’issue de la pièce, un débat animé par le Labo des Savoirs (Radio Prun’) vous sera proposé. Il y aura des invités, ne manquez pas l’événement !

 

Féminin égale masculin, masculin égale féminin

Se dorader la pilule au soleil

Étudiante franco-allemande en médiation culturel et communication internationale, Gina a intégré Fragil après avoir participé à un atelier culturel proposé par l'Université de Nantes. Passionnée par la culture hip-hop, l'art contemporain, la photographie et les voyages aux quatre coins du monde. Elle s'intéresse également aux activités franco-allemandes proposées sur l'agglomération de Nantes.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017