Le projet associatif

Fragil, association d’éducation aux médias et au numérique

Education, médias, numérique

Fragil se positionne depuis sa création en 2002 à la croisée de plusieurs dimensions : éducation, médias et numérique.
A l’origine média culturel et social produit dans la métropole nantaise dans le style Do It Yourself, Fragil accompagne également aujourd’hui des projets d’éducation aux médias et aux pratiques numériques à dimension régionale.

Fragil c’est :
– la publication d’un magazine en ligne et la production de projets éditoriaux grâce à des citoyen.nes contributeurs et contributrices,
– la conception et l’animation d’actions d’éducation aux médias et aux pratiques numériques.

Avec ces outils, l’association encourage l’ouverture à toutes les formes de contribution et à la création de projets de culture partagée entre citoyen.nes curieux.ses et informé.es. Fragil est un média participatif, au sens où chacun.e pense et développe collectivement le projet éditorial. Ainsi, les contributeurs et contributrices de tous horizons sont accompagné.es dans la réalisation de leurs travaux journalistiques. En accordant une place réelle aux échanges et aux contributions, Fragil donne tout son sens au terme de média participatif en faisant vivre une communauté dynamique et ouverte sur la société.

A travers ses actions d’éducation aux médias et aux pratiques numériques, Fragil propose  à chacun.e, quelque soit son âge, des clés de compréhension et des méthodes de décryptage, en développant son expression et son sens critique, en devenant producteur et productrice d’information.

Les objectifs pour Fragil :
– former des citoyen.nes et permettre de développer des compétences dans le domaine des médias et du numérique, dans un esprit d’échange et de co-construction
– favoriser l’expression
– développer le sens critique et l’autonomie de tous les publics

Fragil en quelques chiffres :
10 000 visiteurs uniques lisent chaque mois le magazine en ligne
– une trentaine de contributeurs et contributrices participent à Fragil chaque année
– depuis 2002, des milliers d’articles ont été produits par des dizaines de contributeurs et contributrices

Un webzine citoyen et participatif

Fragil, média de proximité, édite depuis le début des années 2000 une information libre et citoyenne en ligne, conçue par des contributeurs et contributrices bénévoles.
Cette démarche, encadrée par deux professionnels, vise à faire produire et diffuser de l’information, quelle que soit sa forme, mais aussi à faire monter en compétences les contributeurs et contributrices qui en ont la volonté.

La ligne éditoriale se décline autour de deux thèmes majeurs : culture et société.
Spectacle vivant, cinéma ou exposition côtoient et s’imbriquent avec les réflexions sociétales et philosophiques dont s’emparent les contributeurs et les contributrices, et qui trouvent un écho sur le territoire nantais et dans le grand ouest.

Les questionnements et les analyses sur les réseaux sociaux et les nouvelles formes de fabrication et de diffusion de l’information, sont également abordés.
Le webzine Fragil, de part son format, permet tout type de productions multimédias : texte, photo, audio, vidéo, infographie,… Chacun.e peut y trouver son compte, bidouiller, s’aventurer, tester, avec toujours comme objectif de proposer une information de qualité.

Fragil plaide pour des valeurs démocratiques, humanistes, progressistes en interrogeant le monde comme il va. Fragil porte un regard sur  les mutations sociales, sociétales et technologiques d’une société de plus en plus complexe.

Implantée depuis 2010 dans la Fabrique Dervallières, l’association attache une grande importance aux projets sociaux innovants : la culture au plus proche des habitants, vecteur de lien social, et les innovations de l’économie sociale et solidaire.

Fragil tient à afficher clairement son modèle de la contribution volontaire en rendant libre la production intellectuelle de son équipe engagée dans la production d’une information citoyenne, alternative et proche. Une volonté forte d’affirmer un passage de la médiatisation à la médiation, où le journaliste produit de l’information en donnant du sens pour le lecteur.

C’est pour cela que l’ensemble des productions web du magazine Fragil sont sous la licence Creative Commons CC BY-NC-SA.

En tant qu’actrice dans le domaine de l’éducation aux médias et au numérique, ce webzine constitue pour l’association un domaine d’expérimentation et d’actions permanent.

L’éducation aux médias et au numérique

Pour l’association Fragil, éduquer, “guider hors de” ou  “faire produire”, est une mission citoyenne primordiale pour développer, chez les publics qu’elle rencontre, un esprit critique. C’est pourquoi, elle se positionne sur de nombreux sujets médiatiques et numériques en faisant participer des publics, scolaires ou extrascolaires ; enfants, adolescents ou adultes, ayant tous un objectif commun : la compréhension du monde d’aujourd’hui et de demain.

Fragil attache une importance toute particulière à l’entraide, au partage, au décryptage des usages et à l’action. Avec son catalogue d’ateliers et ses ressources pédagogiques, l’association est à l’écoute et propose des outils, des temps pour décrypter, à son échelle et sans aucun aspect “moralisateur”, les enjeux de la société médiatique et numérique actuelle et future.

L’association peut compter sur de nombreux partenaires, qu’ils soient institutionnels, associatifs ou bénévoles, pour mener à bien ses actions qui touchent directement et annuellement près de 500 personnes dans la région. Dans une société où chaque citoyen.ne est touché.e par un flot d’informations continu, Fragil attache une importance toute particulière à la pratique collective, au dialogue et à l’initiative. C’est pourquoi, ses salariés sont formés aux techniques d’animation de l’éducation populaire.

Puisqu’elle est sans cesse en veille tout en voulant se rapprocher au maximum des besoins formulés, Fragil est aussi en capacité de proposer des ateliers “sur-mesure” auprès des citoyen.nes qui la sollicitent. Elle peut également proposer un échange sur des temps spécifiques pour interroger le quotidien de ses publics sur leurs usages médiatiques et numériques.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017