16 septembre 2016

Un « Jours de fête » musicalement explosif

Biennale attendue par toute une région, l’édition 2016 du festival Jours de Fête a fait peau neuve en proposant, pour la première fois de son histoire, une soirée musicale en accès payant, à la programmation explosive ! Le parc de la Bégraisière a vibré jusqu’au bout de la nuit…

Un « Jours de fête » musicalement explosif

16 Sep 2016

Biennale attendue par toute une région, l’édition 2016 du festival Jours de Fête a fait peau neuve en proposant, pour la première fois de son histoire, une soirée musicale en accès payant, à la programmation explosive ! Le parc de la Bégraisière a vibré jusqu’au bout de la nuit…

Vendredi 9 septembre 2016, 18h

Le ciel est bleu, imperturbable, le soleil baigne le parc d’une douce lumière de fin d’été. Joyeux et souriants, les premiers festivaliers de Jours de fête foulent la pelouse du parc de la Bégraisière à Saint-Herblain, l’ambiance est conviviale et familiale en cette fin d’après-midi. Pourtant, en coulisses, dans les stands et les foodtrucks, les artistes, les équipes artistiques régionales, les 38 associations et les 200 personnes dédiées à l’organisation de l’événement coordonné par Onyx sont concentrées pour accueillir les dizaines de milliers de personnes attendues sur le week-end.

Les enfants courent et jouent aux quatre coins du parc. Quand, soudain, les premiers riffs d’une guitare endiablée...

Après une folle et enivrante expédition 2014 placée sous le signe de l’Appel de la Jungle, cette neuvième édition du festival Jours de Fête, intitulée Grandeurs Nature, a su se renouveler avec, une fois de plus, l’ambition de promouvoir les artistes de multiples univers. Au programme de ce vendredi soir, quatre concerts pour la modique somme de 10€, un tarif exceptionnel ! Vers 18h30, une longue file serpente déjà devant le stand où se procurer le précieux gobelet recyclable. Les festivaliers, disséminés par petits groupes, discutent paisiblement sous les rayons de soleil. Les enfants courent et jouent aux quatre coins du parc. Quand, soudain, les premiers riffs d’une guitare endiablée accompagnés de puissants coups de grosse caisse attirent l’attention de toutes les personnes réunies. Le Jour(s) de Fête peut commencer !


Vendredi 9 septembre 2016, 19h

Ko Ko Mo

Vêtu d’une chemise à fleurs marron et d’un pantalon en velours de la même couleur, le chanteur-guitariste donne le ton derrière son micro. À sa gauche, le batteur, torse nu et bodypainté d’épaisses lignes noires qui remontent jusqu’à son visage, fait virevolter ses baguettes au-dessus des différents éléments de son instrument. Déchaînés, les accords de guitare répondent électriquement aux vigoureuses percussions et les chants mêlés des deux musiciens amplifient cette joute énergique. Emportés par ce rock impitoyablement craché par cette hydre à deux têtes, les pieds et les têtes des festivaliers battent le rythme imposé par le duo, le jeu de batterie de K20, la guitare brute et la voix de Warren.

Déchaînés, les accords de guitare répondent électriquement aux vigoureuses percussions et les chants mêlés des deux musiciens amplifient cette joute énergique

S’inspirant du son des années 70, Ko Ko Mo a opté pour une adaptation résolument moderne du rock de l’époque. Fondé en 2013, le duo nantais a su profiter des TransMusicales 2015 comme tremplin pour se produire, par la suite, plus de 60 fois aux quatre coins du monde (Chine, Indonésie, Inde, Corée, Suisse), en attendant la sortie de leur premier album en février 2017.

De retour sur leur terre natale, ils s’enflamment pour leur public et leurs amis. « C’est intimidant de jouer à la maison ! », avoue Warren. Emporté par son élan au beau milieu d’un morceau, il descend de scène pour les saluer de plus près. Après plusieurs rappels, le duo sort sous les acclamations des festivaliers, ravis et enthousiasmés par cette ouverture de festival dynamique et réussie.


Vendredi 9 septembre 2016, 20h15

Radio Elvis

Le soleil brille de ses derniers feux. La voix est belle, planante, les mélodies harmonieuses et mélancoliques. Très rapidement, le trio parisien Radio Elvis attire le public devant la grande scène. Se plaçant dans la filiation de Dominique A, Noir Désir et Bashung, leur son, mais surtout les paroles de leurs chansons, démontrent leur amour de la langue française et de sa littérature. L’auteur et chanteur, Pierre Guénard, dandy en costume noir et chemise blanche, slameur par le passé, offre ses textes aux festivaliers attentifs et dansants.

Composé de Colin Russeil à la batterie et au clavier, et de Manu Ralambo à la guitare, le groupe s’est soudé en 2013 autour du projet Radio Elvis. Après avoir été repéré au Printemps de Bourges 2015, le trio a déjà un album dans les bacs, Les Conquêtes, et une bonne centaine de concerts à son actif.


Vendredi 9 septembre 2016, 21h45

Calypso Rose

La nuit est tombée sur le parc de la Bégraisière. Tout à coup, la scène s’illumine et se pare de mille feux. Âgée de bientôt 77 ans, la légende vivante du calypso et de la soca (les musiques de Trinidad & Tobago) apparaît, immédiatement acclamée par le public. Performeuse hors-pair, Calypso Rose donne de la voix au beau milieu de ses huit musiciens, dont certains sont des membres de Radio Bemba, le groupe de Manu Chao. Emballantes, riches et ensoleillées, les mélodies chaloupées et les cuivres endiablés font vibrer le public. Entre chaque chanson, la diva harangue les festivaliers avec des discours humanistes, féministes et engagés. Après plus de 50 ans de carrière, 800 chansons écrites et plus de 20 albums enregistrés, Calypso Rose signe son grand retour avec son dernier opus Far from home, produit et arrangé par Manu Chao, et jouit enfin de la reconnaissance internationale qu’elle mérite.

Emballantes, riches et ensoleillées, les mélodies chaloupées et les cuivres endiablés font vibrer le public. Entre chaque chanson, la diva harangue les festivaliers avec des discours humanistes, féministes et engagés

Au terme de son set, la reine du calypso, souriante et rayonnante, conclut en invitant sur scène les élèves de l’école de musique de Saint-Herblain qui ont eu l’immense honneur de l’accompagner au pan (steeldrum) sur son dernier morceau. Une magnifique fin pour ce concert qui a emporté le public jusqu’aux confins des Caraïbes.


Vendredi 9 septembre 2016, 23h20

General Elektriks

Au cœur de la nuit, les fumigènes et les stroboscopes annoncent l’arrivée du dernier groupe de la soirée, General Elektriks. Hervé Salters, alias RV, se déchaîne en chantant derrière son synthé vintage qui diffuse un son directement venu des années 60. Les rythmes sont entraînants et l’ambiance s’électrise à nouveau. Accompagné des cinq autres membres du groupe dont un bassiste à la chevelure afro et un batteur-xylophoniste iroquois, il enflamme le public qui danse en rythme.

Projet musical electro-pop créé en 2003, General Elektriks s’inspire de plusieurs styles tels que le funk, la soul, le hip-hop et le jazz. En amont, c’est RV, ancien musicien de -M-, qui compose et arrange seul les albums (au nombre de six). Il retrouve ensuite ses musiciens pour se produire ensemble en concert. Pour les chanceux Parisiens, ils seront sur la scène de l’Olympia le 29 novembre prochain. Courez-y, c’est de la balle !


Samedi 10 septembre 2016, 01h31

Après avoir célébré le succès de cette première soirée en entamant une farandole autour des tireuses, les bénévoles annoncent la fermeture imminente du bar. Les derniers festivaliers amassés au comptoir protestent. Il est cependant l’heure d’aller se coucher et d’attendre impatiemment le lendemain pour la suite du festival qui se conclura le dimanche.

Rendez-vous dans 2 ans pour la 10ème édition de Jours de Fête, un anniversaire à ne pas manquer…

Larry Garner

Les Rendez-vous de l'Erdre 2016 : 30 ans les pieds dans l'eau

Traviata St Céré 2016

Rencontre : Burcu Uyar et Julien Dran jouent « Traviata » à Saint-Céré

Réalisateur de formation, Merwann s’intéresse à la musique, à la littérature, à la photographie, aux arts en général. De juillet 2017 à juillet 2023, il a été rédacteur en chef du magazine Fragil et coordinateur de l'association.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017