16 avril 2016

Ibrahim Maalouf en rouge et noir

Ce jeudi 24 avril 2016, Ibrahim Maalouf, trompettiste franco-libanais de grand talent, s’est arrêté au Zénith de Nantes pour sa tournée « Black & Red light ».

Ibrahim Maalouf en rouge et noir

16 Avr 2016

Ce jeudi 24 avril 2016, Ibrahim Maalouf, trompettiste franco-libanais de grand talent, s’est arrêté au Zénith de Nantes pour sa tournée « Black & Red light ».

Ce jeudi 24 avril 2016, le trompettiste franco-libanais Ibrahim Maalouf s’est arrêté au Zénith de Nantes pour sa tournée « Black & Red light ». L’album du même nom est sorti fin septembre 2015, au même moment que « Kalthoum », hommage à la chanteuse égyptienne et monument culturel du monde arabe. Ces deux disques lui font parcourir l’ensemble de la France et d’autres pays avec plus d’une centaine de dates.

Guillaume Perret, saxophoniste et compositeur de jazz, assurait à Nantes la première partie d’Ibrahim Maalouf. Rien de tel pour chauffer la salle. Après une demi-heure de concert et un intermède, Ibrahim Maalouf a commencé d’emblée sa prestation par deux chansons et un solo sur un air de Bach pour finalement prendre la parole et discuter avec le public de son album Black & Red light, de sa signification et de l’importance qu’il a pour l’artiste.

Le neveu de l’Académicien Amin Maalouf a expliqué que l’album a été réalisé en hommage aux femmes de sa vie et surtout aux femmes de sa famille qui « lui ont apporté énormément dans sa vie et dans sa carrière ».

Des sonorités très variées se mélangent au jazz d'Ibrahim Maalouf et de ses musiciens qui nous ont joué du ska, de la pop, de l'électro, de la transe

Lorsque le trompettiste reprend son concert, c’est justement sur une chanson en hommage à sa fille et au « dernier bisou qu’il lui donne avant qu’elle s’endorme et rêve ». Des sonorités très variées se mélangent au jazz d’Ibrahim Maalouf et de ses musiciens qui nous ont joué du ska, de la pop, de l’électro, de la transe. Le tout dans une énergie rock impressionnante.

Ibrahim Maalouf avait choisi son passage à Nantes pour faire une captation vidéo de son concert. Il a donc emporté l’adhésion du public en le faisant danser et chanter à l’unisson. Moment fort du spectacle : l’arrivée du Bagad du Bout du monde sur la scène du Zénith suivi d’un duel trompette/biniou au sommet !

Ibrahim Maalouf a également repris des chansons plus classiques de son répertoire tel que l’inévitable Beirut, toujours aussi déchirante, et True Story. Le concert s’est finalement terminé une vingtaine de minutes après l’horaire officiel dans la joie et un final en apothéose.

Gentlemen du dub (not) only

Nicola Beller Carbone dans le rôle de Médée.

Nicola Beller Carbone s’empare de Médée

L'appareil-photo en bandoulière, Timothée capture les moments forts, les visages, les murs de la ville : projets de l'association, concerts et phénomènes sociétaux se retrouvent sur la pellicule.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017