29 juillet 2016

Les Francofolies en mode électro swing

Le samedi 16 juillet, Fragil assistait aux Francofolies de La Rochelle sur la scène Jean-Louis Foulquier. Au programme : Balthazar, Caravan Palace, Lilly Wood and The Prick, Parov Stelar et Madeon. Autant vous le dire : on a dansé sur de l'electro swing !

Les Francofolies en mode électro swing

29 Juil 2016

Le samedi 16 juillet, Fragil assistait aux Francofolies de La Rochelle sur la scène Jean-Louis Foulquier. Au programme : Balthazar, Caravan Palace, Lilly Wood and The Prick, Parov Stelar et Madeon. Autant vous le dire : on a dansé sur de l'electro swing !

L’engouement est bien présent, cela ne fait aucun doute : la soirée promet d’être riche en surprises. Le cadre en impose, idéal pour accueillir les artistes de ce soir. Malgré les récents événements de Nice, les groupes accompagnés de leur public ne manquent pas à l’appel. Au contraire, l’envie de se rassembler est d’autant plus forte pour cette nouvelle édition des Francofolies de La Rochelle.

Balthazar

Balthazar

La soirée s’ouvre sur ce groupe venu de Belgique : Balthazar. Il ne faut pas longtemps à la foule pour adhérer à cet  univers musical. Leur charisme est incontestable et la musique à la fois douce et rock anime la foule. Le solo de violon joué à la perfection par Patricia Vanneste est acclamé par le public. La violoniste se met en avant et s’approche de la foule, nous offrant une vue parfaite sur ses prouesses techniques et mélodiques. Decency et Bunker, chansons du dernier album Thin Walls font leur effet.

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La voix grave de ces deux chanteurs apportent un certain charme à la scène des Francofolies, embellie plus que jamais par cette soirée mémorable.

Nous découvrons I Looked for You, titre idéal pour chanter en chœur avec ces cinq personnalités belges. Le groupe nous interprète également leur célèbre Blood Like Wine. Porté par les deux voix du groupe, le passage « Raise your glass to the nighttime and the ways to choose a mood and have it replaced » est entonné plusieurs fois à la fin.

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Caravan Palace

Caravan Palace, réputé pour faire bouger les foules en un claquement de doigts, nous confirme ce fait à La Rochelle. C’est la seconde fois que Fragil croise la route de Caravan Palace et nous savons dorénavant qu’il est de rigueur d’oublier toute fatigue. Nous sommes au deuxième concert de la soirée et cela promet d’être sportif ! Le groupe arrive sur scène avec une énergie incroyable, Zoé Colotis à l’aise comme à l’ordinaire, nous offre ses plus beaux pas de Lindy Hop suivi d’Antoine Toustou qui accompagne la chanteuse sur Rock it For Me.

Le moment est beau et on profite de chaque instant.  Suzy, reprise par le public, est acclamée dès les premières notes, il n’y a rien à redire, Caravan Palace a su se faire connaître et aimer d’un large public. C’est en regardant autour de nous que l’on voit  les plus jeunes apprécier ce swing des années 20. On retrouvera ce sentiment lors du concert de Parov Stelar mais on ne peut que s’étonner du génie de ses artistes qui réussissent à rassembler différentes générations sur des sonorités d’époque. On s’y attendait presque, mais Caravan Palace nous aura étonnés une nouvelle fois.

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 Lilly Wood and The Prick

On apprécie l’arrivée de Lilly Wood and The Prick. L’ambiance, plus douce, nous permet de reprendre nos esprits. Le soleil se couche sur les Francofolies de La Rochelle, la vue est belle et nos regards s’arrêtent sur la scène où la chanteuse Nili Hadida apporte une légèreté et une bonne humeur à cette atmosphère. I love you se fond parfaitement dans l’ambiance, nous constatons des visages apaisés et cela fait du bien. Tout cela ne nous empêche pas de danser avec notamment Prayer in C, applaudi par tous.

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Parov Stelar

Quatrième groupe de la soirée : Parov Stelar. Un concert qui promet très certainement d’être dans le TOP 5 fragilien des concerts de l’année. Parov Stelar offre à son public une classe digne des années 20 et un charme plus que certain. Le talent est là, les mélodies parfois plus swing qu’électro envahissent la foule et le monde est conquis dès les premières secondes. Pour leur première fois à La Rochelle, le groupe n’aura pas mis de temps à nous faire adhérer à leur style. La scène, tapissée de lumières rouges met en avant les musiciens et Cleo Panther, la chanteuse. La chanson The Lonely Trumpet lente au départ, nous prépare à un moment de pure folie. On écoute, on regarde et on apprécie. C’est une douce musique qui nous parvient, donnant l’occasion de voyager hors du temps. Le tempo s’accélère : nous sommes partis pour un concert de plusieurs minutes qui passera certainement trop rapidement.

Les musiques revisitant le swing ont pourtant toutes un univers différents, c'est en cela que le groupe excelle : une histoire différente à chaque chansons, une époque pour chaque sonorités.

L’exemple parfait est Booty Swing, deuxième chanson de ce concert. Bien qu’on la connaisse depuis quelques années, nous pouvons dire que c’est une véritable découverte en live. On danse, on chante et nous aurions presque l’envie de partir à Charleston apprendre quelque pas de Lindy Hop. The Speed Demon commence. L’ambiance est encore paisible, on reprend notre souffle jusqu’à la prochaine minute où la musique monte en crescendo, s’arrêtant quelques fois pour laisser place à la technique vocale de Cleo Panther et reprenant de plus belle sur les cris et les encouragements du public.

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La chanson Catgroove démarre. Celle que nous attendions depuis le début de ces Francofolies ! Quelques notes de musiques suffisent pour perdre la raison. Le talent de tous les musiciens du groupe se fait ressentir sur cette chanson. Le rythme effréné lancé par les instruments donne le ton sur la suite de la soirée.

La musique ralentit et laisse place aux lignes de basse qui se mêlent à la perfection à l'esprit de cette chanson.

Les découvertes s’enchaînent : Parov Stelar nous fait cadeau de deux inédits que nous aurons le plaisir de découvrir dans quelques temps. La fin de ce concert approche et nous attendons donc la très connue All Night qui clôtura ce moment passé en compagnie de Parov Stelar.

Ce samedi 16 juillet a incontestablement marqué les Francofolies de La Rochelle et c’est presque sans étonnement que cette 32e édition a été un véritable succès : 14 concerts complets, 145 000 festivaliers. Une fois de plus, les Francos ont su rassembler toutes générations avec une programmations des plus éclectiques.

Ensemble

La terreur sans visage

L’écriture est un moyen pour Coralie, de faire revivre l’espace d’un instant, un concert, une rencontre, un événement...touchant divers milieux artistiques. Les souvenirs se fondent dans les lignes et se partagent entre chaque personne. Ses préférences musicales ? De l’indé en passant par le funk ou encore l’électro-swing.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017