Sandrine Lesage

Sans la musique (et l'art), la vie serait une erreur. Passionnée par le rock indé, les arts visuels et les mutations urbaines, Sandrine tente de retrouver l'émotion des concerts, de restituer l'univers des artistes et s’interroge sur la société en mutation.

  • Cate Le Bon
18 novembre 2016

Cate Le Bon : héroïne malgré elle

A l'occasion de la quatorzième édition du festival SOY, Fragil a rencontré Cate Le Bon aux Ateliers de Bitche. Impératrice pop-folk-psyché en tunique de jute, Cate Le Bon incarne le contraste en noir et blanc entre la fragilité et le charisme fou de l’artiste qui sait décidément où elle va.

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4 novembre 2016

Premier organe auditif, le cœur – Rencontre avec Sean Bouchard

De The National à Le Loup, de Motorama à Will Samson, de The Organ à Flotation Toy Warning, le label bordelais Talitres peut se targuer aujourd'hui d'avoir accompagné 15 années de découvertes musicales au rayon pop, rock et folk, qui remuent l'âme et le cœur. Dans le cadre de cet anniversaire marqué par de nombreux événements à Paris et à Bordeaux, rencontre avec un homme de passion, Sean Bouchard, fondateur de Talitres.

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28 octobre 2016

Corrina Repp : la condition artistique humaine

Manière noire, souffle tangible de la voix, synth-folk sur le fil. Fille de Portland, Oregon, où la créativité se nourrit d’un cercle vertueux, Corrina Repp emmène sur la route The Pattern of Electricity (2015), son premier album solo en pas loin de 10 ans, après l’aventure du groupe Tu Fawning. Fragil l'a rencontrée lors de son passage au lieu unique le 7 octobre 2016.

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L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017