• René Magritte, Décalcomanie, 1966, © Photothèque R. Magritte / Banque d'Images, Adagp, Paris, 2016
21 octobre 2016

La folle rentrée 2016 : coups de cœur de la rédaction / Arts visuels

Fragil fait sa rentrée : les flyers et programmes des événements culturels à venir créent un patchwork coloré face à nous - ils passent de mains en mains, un brouhaha se dissipe, on papote, on discute, on partage autour de nos attentes et envies, les agendas des uns et des autres commencent à se remplir et les choix deviennent compliqués à faire. Tiens, et si on mettait en lumière les événements les plus attendus par la rédac ? Cette semaine, place aux arts visuels.

La folle rentrée 2016 : coups de cœur de la rédaction / Arts visuels

21 Oct 2016

Fragil fait sa rentrée : les flyers et programmes des événements culturels à venir créent un patchwork coloré face à nous - ils passent de mains en mains, un brouhaha se dissipe, on papote, on discute, on partage autour de nos attentes et envies, les agendas des uns et des autres commencent à se remplir et les choix deviennent compliqués à faire. Tiens, et si on mettait en lumière les événements les plus attendus par la rédac ? Cette semaine, place aux arts visuels.

Multiple #6

Entre deux courses de Noël entre centre-ville, le détour n’est pas long pour découvrir avec Multiple #6 les lithographies inédites proposées par six artistes ayant déjà travaillé avec la Galerie RDV, toujours friande de rencontres et d’expositions collectives. Et pourquoi pas acheter une œuvre à déposer au pied du sapin !

Où ? Galerie RDV
Quand ? du 10 au 24 décembre 2016
Attendu par : Ben

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Paysage-Bernard-Calet-©RDVphotoshop
Cette lithographie titrée 'Paysage' est signée Bernard Calet

Bernard Calet

Fuocoammare, par-delà Lampedusa

Film documentaire italien écrit et réalisé par Gianfranco Rosi. Immersion dans la vie des habitants de Lampedusa et des réfugiés, qui ne se croisent pas mais se soutiennent. Ours d’or de la Berlinale 2016.

Où ? Cinéma Katorza, Nantes
Quand ? sortie le 28 septembre 2016
Attendu par : Nathalie

Sonita

Film documentaire biographique allemand/iranien/suisse de Rokhsareh Alizadeh. L’histoire de Sonita, 18 ans, d’origine afghane, qui vit à Téhéran et rappe contre la culture conservatrice.

Où ? Cinéma Katorza
Quand ? à l’affiche
Attendu par : Nathalie

Magritte, la trahison des images

Qui ne connaît pas la célèbre référence à l’un des tableaux de Magritte : « Ceci n’est pas une pipe » ? Grand nom du surréalisme, l’artiste belge n’a eu de cesse de dénoncer ce qu’il appelait « la trahison des images ». Tour à tour poétique et plein d’humour, son travail souligne ses réflexions sur l’ambiguïté de la représentation dans l’art. Le Centre Pompidou consacre le peintre et propose une nouvelle approche de son œuvre, à [re]découvrir jusqu’au 23 janvier.

Où ? Centre Pompidou (Paris)
Quand ? jusqu’au 23 janvier 2017
Attendu par : Stéphanie

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© Coll. Centre Pompidou, Musée national d’art moderne / Photo : Georges Meguerditchian © ADAGP, Paris 2016
René Magritte, Le Double Secret, 1927, Huile sur toile

© Coll. Centre Pompidou, Musée national d’art moderne / Photo : Georges Meguerditchian © ADAGP, Paris 2016

Réouverture du Musée d’Arts de Nantes

A sa réouverture, les Nantais auront attendu près de sept ans que le musée des Beaux-Arts, rebaptisé Musée d’Arts, fasse peau neuve. De quoi susciter curiosité et empressement. La partie la plus spectaculaire des travaux se joue sur l’extension des lieux. Le musée passe de 6 300 m2 à plus de 8 500 m2 grâce au « Cube », bâtiment de quatre étages entièrement dédié à l’art contemporain. Un auditorium, une galerie d’exposition temporaire, un espace multimédia et un centre de documentation s’ajoutent aussi à la liste des nouveautés. L’arrivée de la nouvelle directrice Sophie Lévy, venue du Musée d’art moderne Lille Métropole (le LaM), complète le tableau. Autant d’annonces qui génèrent une grande impatience, en espérant bien sûr que la magie opère…

Où ? Musée d’Art de Nantes
Quand ? Printemps 2017
Attendu par : Stéphanie, Séverine et Sandrine

A sa réouverture, les Nantais auront attendu près de sept ans que le musée des Beaux-Arts, rebaptisé Musée d’Arts, fasse peau neuve. De quoi susciter curiosité et empressement

Bernard Buffet, rétrospective

Autant critiqué qu’admiré, Bernard Buffet est aujourd’hui porté au rang des peintres français majeurs du XXème siècle. Prodige artistique, il est reçu au concours de l’École des Beaux-Arts à l’âge de 16 ans. Trois ans après, certains le considèrent comme l’égal de Picasso. Le style Buffet émerge très tôt : êtres longilignes, regards perdus. La composition est structurée, quadrillée de lignes noires. L’inspiration est sombre, les teintes sont froides. Malgré l’apparition de la couleur, parfois criarde, ses toiles tiennent le spectateur à distance, volontairement. Artiste prolifique, il peint tout. Le parti pris du MAM Paris ? Un parcours chronologique reprenant une sélection d’œuvres mettant à l’honneur les thèmes de prédilection de l’artiste.

Où ? Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris
Quand ? jusqu’au 26 février 2017
Attendu par : Stéphanie

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Annabel à la natte, 1960 130 x 81 cm, huile sur toile Musée d’Art moderne de la Ville de Paris
Bernard Buffet (1928-1999). 'Annabel assise'. Huile sur toile. Paris, musée d'Art moderne. Dimensions: 130 x 81 cm

© Julien Vidal / Musée d'Art moderne / Roger-Viollet © ADAGP, Paris 2016

La peinture américaine des années 1930, The age of anxiety

Les années 30, l’entre-deux-guerres, la période est difficile aux États-Unis : le pays tente de se relever du krach boursier de 1929. Témoins privilégiés, les peintres transmettent dans leurs tableaux les préoccupations sociales et artistiques du moment. De l’abstraction au réalisme en passant par le régionalisme, les univers esthétiques se confrontent à travers une cinquantaine de toiles. Marsden Hartley, Georgia O’keeffe ou Edward Hopper brossent le portrait d’une Amérique tout en grandeur et décadence ; l’histoire d’une décennie à la sauce US.

Où ? Musée de l’Orangerie (Paris)
Quand ? jusqu’au 30 janvier 2017
Attendu par : Stéphanie

H.R. Giger

Sans H.R. Giger, l’univers fantasmagorique d’Alien, son monstre emblématique et les nombreuses ambiances sombres et fantastiques qu’il a inspirées au cinéma n’auraient jamais vu le jour. L’artiste est surtout célèbre pour ses collaborations cinématographiques, mais ses créations sont peu reconnues dans le monde de l’art contemporain. S’inspirant de l’Art déco et du surréalisme, le plasticien déploie un monde évoquant parfois nos cauchemars d’enfant, parfois des civilisations développées dans de lointaines galaxies.

Où ? lieu unique
Quand ? de juin à septembre 2017
Attendu par : Mathilde

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H.R. Giger est le créateur du monstre d'Alien
H.R. Giger est le créateur du monstre d'Alien

HRGigerMuseum

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Climate Chance : l'allégorie de La Poule aux oeufs d'or

L'enfant et les sortileges

Ravel à la Scala de Milan : Revanche poétique de l'ordre des choses

Curieuse de tout et surtout de l'info, Romane (se) pose beaucoup de questions. Salariée de Fragil, elle écrit sur l'éducation aux médias et la musique actuelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017