8 septembre 2017

Les 100 ans du Concorde : dénouement prévu pour ce week-end

Le Concorde, mythique cinéma d’art et d’essai nantais dont la devanture vintage trône sur le boulevard de l’égalité, s’apprête à achever les commémorations de son centenaire. Avant de vous donner le menu de la soirée de clôture, retour sur un passé riche en climax et rebondissements.

Les 100 ans du Concorde : dénouement prévu pour ce week-end

08 Sep 2017

Le Concorde, mythique cinéma d’art et d’essai nantais dont la devanture vintage trône sur le boulevard de l’égalité, s’apprête à achever les commémorations de son centenaire. Avant de vous donner le menu de la soirée de clôture, retour sur un passé riche en climax et rebondissements.

L’histoire du Concorde commence en octobre 1916. En pleine guerre mondiale, un soldat démobilisé quitte le front et rentre à Nantes. Équipé d’un projecteur, il propose aux responsables de la salle de spectacle « le Grand National » de diffuser des films après le bal. Un drap blanc, des chaises et des bancs sont installés et la piste de danse rapidement transformée en salle de cinéma improvisée. Deux ans plus tard, convaincus par l’expérience, les responsables de la salle décident de la dédier entièrement à la projection de films. Le « Grand Cinéma National » est né ! En 1934, le lieu sera rebaptisé « Le Moderne » et ce n’est que dans les années 70 qu’il deviendra « le Concorde ».

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Nantesconcordemoderne
Le cinéma Moderne

DR

Nouveau virage en 1984 quand la famille Clochard rachète le cinéma. Cinéphiles et passionnés, Gérard et Laurence décident de partager leur amour du 7ème art en projetant essentiellement du cinéma patrimonial et des films cultes. Depuis près de sept ans, c’est désormais Sylvain, leur fils , qui a repris, avec sa femme Fanny, la gérance du Concorde.

Le Centenaire

Depuis le 24 mars dernier, les festivités battent leur plein autour et dans le cinéma. Ainsi, « la bande-annonce des 100 ans » a été projetée en ouverture à la fabrique Bellevue-Chantenay, l’ancien Olympic. En parallèle, un concours de scénarios destiné aux élèves d’écoles primaires et de collèges nantais a été organisé à partir d’une vieille photo du cinéma. Deux scenarios lauréats ont ainsi pu être réalisés et ont été diffusés avant les films pendant tout l’été. Le Concorde a ensuite proposé des soirées de débats, des « Midnight Movie Mémory » séances pour couche-tard, des soirées courts-métrages, des ciné-concerts pour enfants…

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Lauréat du concours de scénario organisé pour les 100 ans du Concorde

Merwann Abboud

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Lauréat du concours de scénario

Merwann Abboud

Climax de cette année de célébrations, une journée spéciale sera organisée le dimanche 10 septembre prochain au square du Prinquiau, juste derrière le cinéma. Au menu, apéro des 100 ans offert par le Concorde à midi, restauration et dégustation jusqu’à 15h, bal de 15h à 18h, ateliers de jeux en bois de 18h à 20h puis projections à partir de 20h : un pré-programme consacré aux 100 ans du Concorde suivi d’un ciné-concert en plein air sur des cartoons de Tex Avery, Bob Clampett, Chuck Jones et Dave Fleischer. Un bouquet final à la hauteur de l’événement !

L’avenir

Si les célébrations du centenaire ont occupé l’équipe du Concorde pendant toute l’année, Sylvain Clochard n’en oublie pas de se tourner vers l’avenir afin de pérenniser la mission de son cinéma. Il envisage ainsi la construction d’un lieu de rencontre à la place du bar mitoyen qu’il a déjà racheté dans cette optique. Ensuite, en terme de capacité, le propriétaire aimerait passer de 4 à 7 salles de projection afin de pouvoir diversifier son offre et de fidéliser, voire d’élargir son public cinéphile. En espérant que tous ces projets aboutiront et qu’ils pérenniseront ce cinéma si indispensable à l’heure des grands complexes qui attirent énormément de spectateurs.

Une chose est sûre : on a cruellement besoin de lieux comme le Concorde, un « cinéma international de quartier » comme aime le nommer son propriétaire, pour que perdure la magie du 7eme art !

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Réalisateur de formation, Merwann s’intéresse à la musique, à la littérature, à la photographie, aux arts en général. De juillet 2017 à juillet 2023, il a été rédacteur en chef du magazine Fragil et coordinateur de l'association.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017